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opérations, par nous entreprises, manque de la stabilité finale, qui est le résultat de la persévérance. Pendant que de Bussy et Dupleix tenaient haut et ferme notre drapeau dans l’Indostan, le gouverneur des possessions françaises de l’Inde avait une influence considérable. La France y avait des titres et des droits légitimes, fondés sur des services rendus et sur des traités volontairement et librement consentis. Malgré son bon droit, comment s’est-elle amoindrie, quand, d’autre part, la spoliation de plus en plus violente marche à d’immenses conquêtes? Yoici les faits ; que chacun les juge. Au nom de la France, de Bussy avait fait alliance avec le soubadar de Dekan (1); nous avions là une légitime prépondérance. Travaillant dans le même esprit, et désireux de grandir encore l’honneur de la France, Dupleix, si connu par l’éclat de ses services à Chandernagor, fut appelé au gouvernement de l’Inde française, à Pondichéry. Le patriotisme éclairé de ce gouverneur et l’ampleur de ses vues politiques lui avaient fait une position formidable. Le roi du Grand Moffol alors souverain suprême et o * x le plus puissant de toute l’Asie, reconnut le gouverneur français comme nabab du Carnatique (Carnaticj. Il avait ainsi le droit et le devoir de se mêler aux événements de ce royaume, sur lequel il exerçait une grande influence. La haine britannique était servie à (1) Ou Décan. Cette soubabie est composée de plusieurs provinces importantes. souhait par Saundersi gouverneur de Madras, qui suivait d’un oeil jaloux tous les mouvements de Dupleix. Aussi la victoire nous fut-elle souvent disputée ; mais elle allait s’asseoir définitivement à l’ombre de notre drapeau, quand l’ineptie et 1 ingratitude vinrent de la métropole même dissiper toutes nos espérances. Nos possessions dans l’Inde s’étaient faites au nom de la Compagnie française et s étaient aussi trop étendues, faute d’un plan bien arrêté ou bien conçu. Ma- zulipatam et cinq provinces, Pondichéry, Karikal et l’île de Sheringham, saqs compter Chandernagor, formaient déjà quatre masses trop éloignées les unes des autres pour s’étayer mutuellement. Dupleix le reconnut; aussi, menant à bien un plan des plus habiles, il en vint à se faire offrir le gouvernement perpétuel de Carnale, la province la plus florissante du Mogol. Si le ministère et la direction de la Compagnie avaient été capables d’une résolution ferme, la France eût accepté le Carnate ; alors elle aurait eu une existence indéfinie ;• elle aurait eu un État florissant, serré,, compacte, pouvant nourrir de nombreuses troupes. N’était-ce pas assez pour déjouer les jalousies, braver les haines et nous maintenir en maîtres dans l’Inde? Par une ineptie à jamais regrettable, la cour de Versailles refusa le Carnate; par l’effet de la plus noire ingratitude, Dupleix fut rappelé, et c’est ainsi que, joignant à tout eela une ignorance indicible, la Fraùce s’est laissé éconduire. La situation était compliquée après ce refus; mais


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