Les plus modérées, tout en conservant l’instinct primitif et quelque peu aussi la vanité, ont habillé tout cela de ce qu’elles appellent le goût, et nous sommes ainsi arrivés au siècle actuel et à l’amour des diamants : diamants en rivières, en bracelets, en broches, en boucles d’oreilles, en ferronnières, en bagués* en croix, etc. Ce goût pour les diamants, n’en déplaise à cette myriade de jolies Européennes, je le comprends mieux chez les négresses que chez les blanches. Si les femmes sont plus jalouses de se montrer riches que belles, je n’ai rien à dire; mais si, comme je le suppose, elles cherchent par-dessus tout à se montrer dans l’éclat de la beauté, alors elles ont tort de s’orner de diamants. Cet éclat affaiblit celui de leurs yeux, et nos dames n’ont pas même la satisfaction ou la compensation qu’éprouvent les négresses. Le diamant, chez celles- ci, fait ressortir le beau noir de la peau, tandis qu’il nuit à la blancheur des épaules chez celles-là. Dans l’Inde, on a coutume de marier les filles à cinq ou six ans ; la tradition ou la conduite chez le mari se fait quand elles ont dix ou douze ans, ce qui donne lieu à des cérémonies très-bruyantes, au son d’instruments de cuivre en forme de trompe d’éléphant, dont la musique ou plutôt les éclats rauques ravissent les Indiens et agacent impitoyablement les nerfs à tout Européen ; à cette occasion ont lieu les réunions où l’on mâche le bétel, et jamais on ne se prive des danses de bayadères. Les bayadères sont de belles jeunes filles attachées
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