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if I I pipfl I — 124 - février; les feuilles, à cette époque, sont plus petites et plus tendres et forment le thé Impérial, qui se prend en poudre. La seconde récolte se fait au mois d’avril ; les feuilles sont alors plus grandes, plus fortes, mais de moindre qualité ; c’est le thé du commerce. Enfin on. récolte au mois de juin des feuillès alors très-fortes qui donnent uii thé plus grossier réservé pour le peuple. Le thé grossier se dessèche à l’air libre ; les deux autres espèces se dessèchent sur de petites plaques en cuivre ou en fer chauffées avec des fourneaux. Le thé réussirait très-vraisemblablement dans le midi de la France ; alors, au moins, on aurait du thé bien sec, qui ne serait pas comme le thé de Chine exposé à perdre sa vertu par la moisissure qu’il contracte dans une longue traversée. On aurait enfin du thé non fraudé; car, il faut bien le dire, on mêle au thé une feuille de même forme et tout à fait semblable en apparence, mais sans valeur et sans propriété aucune; c’est une sophistication avouée et reconnue. Si le thé est béni du Chinois, parce qu’il sert à sa consommation et à sa richesse, le cocotier a plus de droit encore à la reconnaissance de l’Indien. Le cocotier prospère dans toutes les régions de l’Inde : c’est un arbre de belle forme, d’une tige légèrement courbée à sa base, se redressant ensuite et se prolongeant droite et lisse jusqu’à cinquante et soixante pieds de haut pour se terminer par un pa^ nache de dix à douze grandes feuilles, qu’on appelle la tête du cocotier. Chacune des grandes feuilles du panache a dix ou douze pieds de longueur; elles sont toutes à peu près de même longueur, très-larges à la base et finissant en pointes. Ces feuilles sont d’un usage de chaque instant : on en fait des parasols, des voiles, des filets ; les plus vieilles, et par conséquent les plus dures, servent de toitures aux maisons ; les plus tendres remplacent le papier ; l’Indien à l’aide d’un stylet ou poinçon y trace des caractères tr,ès-nets ; c’est ainsi qu’on passe les transactions, que l’on fait.les actes, même devant le Cothwal (notaire) ; ces longs écrits sur des bandes de feuilles s’appellent Olles et sont très- répandues dans l’Inde. Du milieu du panache s’élève une spathe renflée dans son milieu ; lorsqu’elle est assez avancée pour s’ouvrir, il en sort un faisceau de petits rameaux portant chacun deux fleurs femelles et plusieurs fleurs mâles. Les fleurs mâles ont des étamines et les fleurs femelles un pistil qui devient un fruit. Ce fruit est de la forme d’un gros melon ; il est recouvert d’une enveloppe filandreuse, avec laquelle on fabrique les cordes et même les vêtements grossiers. Sous 1 enveloppe est une noix très-dure, connue sous le nom de coco ; à 1 intérieur de cette noix est une pulpe blanche dont on extrait une huile fort ën renom dans l’Inde. Le marc qui reste sert à nourrir les bestiaux, la volaille et même l’homme. Au centre de la noix est une eau claire, dite eau de coco ; quand le fruit vieillit, l’eau disparaît. Malgré tous ces avantages, le cocotier, l’arbre divin, en présente encore d’autres. En coupant la pointe des bourgeons du cocotier, on


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