ture a pu créer et rassembler de plus riche et de plus étonnant, voilà comme se présente à nous le tableau des Indes. Nous faisons bon marché du reste, et volontiers nous prenons les Indiens eux-mêmes pour des sauvages. Il est vrai que la révolte et les cruautés desCipayes accréditent cette croyance. Pourtant, à y regarder de près, on voit, quand on lit les notes de M. Bohan, que tout cela est faux, et que la rébellion, qui a mis en péril la puissance anglaise, a tenu essentiellement au vice de son gouvernement. L’Angleterre n’a pas su se faire aimer ; au contraire, l’Indien est plein de respect et d’amour pour les Français. L’Indien est d’ailleurs pacifique et doux ; il est intelligent, et, pour ma part, je suis demeuré étrangement surpris quand j’ai jeté les yeux sur le résumé que M. Bohan nous donne, dans son livre, de la législation hindoue. Les premiers monuments de cette législation se perdent dans la nuit des temps, et il n’est pas douteux qu’elle ait inspiré les législations des peuples modernes. Il suffit de comparer ces législations entre elles pour s’en convaincre, et quand on se souvient que nos lois modernes sont directement dérivées des lois romaines, que celles-ci, à leur tour, avaient été tirées des lois grecques, enfin que les législateurs grecs avaient puisé eux-mêmes aux sources de l’Orient, on arrive à cette certitude absolue que la loi hindoue a été l’origine de toutes les autres. La loi traite avec détails de la propriété et des diverses manières de l’acquérir, et l’on ne peut s’empêcher de reconnaître, particulièrement sur ce point, une similitude à peu près complète entre le droit hindou et le droit romain. Tout de même l’hypothèque est traitée avec un soin, une clarté qu’il serait peut-être difficile de retrouver dans les dispositions des lois modernes. Cette disposition de notre Code, qui, à défaut de successeurs réguliers ou irréguliers, attribue à l’État la fortune des citoyens morts, a sa place dans la législation hindoue, et, dans le même cas, elle attribue la succession au roi. En revanche, la loi, qui règle avec minutie les successions, ne dit pas un mot des testaments, et il paraît hors de doute que cette manière de disposer de son bien était, sinon inconnue aux législateurs hindous, du moins contraire aux principes qu’ils adoptaient. Les cérémonies du mariage varient suivant la caste à laquelle appartiennent les époux ; la diffé
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