les meilleures mines d’or, d’argent et de cuivre de toute l’Asie (1 ). Bien que l’histoire du Japon soit fort ancienne, elle n’est saisissable qu’à dater de l’établissement de la monarchie, et la fondation de la monarchie remonte à 660. Sin-mu en est le fondateur. Dans l’origine, le souverain avait dans les mains tous les ressorts du pouvoir suprême; il était roi et pontife. J’ai expliqué plus haut comment se fit la séparation du spirituel et du temporel. La religion des Japonais est encore pleine de superstitions; néanmoins ils reconnaissent un être suprême et l’immortalité de l’âme. Pendant longtemps le peuple Japonais fut un peuple magnanime. Un tyran le démoralisa, le rendit soupçonneux et féroce. Tuycosama, de soldat devenu général, et de général empereur, usurpa tous les pouvoirs, anéantit tous les dfoits. Il fit peser sur ce malheureux peuple un joug odieux; la délation, l’inquisition pervertirent les hommes ; la vengeance, la corruption servirent la tyrannie, et la dépravation morale, Cette hideuse gangrène, rongeait le Japon, quand les Portugais y apportèrent le Christianisme. La haine du prince contribua à faire de nombreux prosélytes; on les persécuta, ils se réunirent, et se défendirent avec la rage du désespoir ; pendant de tagne en fusion). Des volcans y sont en effet en ébullition permanente. (t) Les îles du Japon sont séparées de la Chine par le détroit de Borée ; il y a des courants contraires dans ces parages et des typhons sont à redouter. longues années les bûchers dévorèrent des milliers de martyrs; 40 à 45,000 Japonnais chrétiens périrent. Mais les flots de sang qui abreuvèrent cette malheureuse terre furent des semences du Christianisme! Aujourd’hui la secte de Sintos, qui est la plus douce, est de beaucoup la plus répandue. Le peuple Japonais n’est pas à jamais démoralisé ; dans sa religion l’élément chrétien subsiste, et dans son éducation il existe un principe régénérateur qui doit le sauver. Toutes les idées sont portées vers la grandeur et l’héroïsme, et la religion s’y prête en recommandant de rendre un culte aux Garnisf c’est-à-dire aux mânes de ceux qui ont illustré leur patrie. Dans de telles conditions, et après quelques années de contact avec les Français, je crois qu’il y aura là une belle mission à remplir (1 ). L’étendard de la croix, confié à des mains prudentes, pourra rallier, pour les diriger vers la foi et vers la France, bien des milliers de ces coeurs ouverts aux aspirations ardentes et aux nobles sentiments. Avant d’aborder l’Inde Française et diverses parties de l’Inde Anglaise, que nous ne quitterons plus, il a bien fallu pour éviter le reproche d’abstention absolue à l’égard de deux pays, qui occupent aujourd’hui les cabinets, dire quelques mots du Japon et de la Chine. Nous (1) Les vins, la coutellerie, la bijouterie, les cotonnades aux couleurs vives et mélangées sont très-recherchés par lés Japonais et offrent de beaux bénéfices aux trafiquants.
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