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Confucius a laissé beaucoup d’ouvrages de philosophie et de morale ; le Chou-King, un des livres sacrés de la Chine, que l’on a quelquefois attribué par erreur à de Guignes (Joseph), n’est qu’une traduction incomplète in-4°, publiée en 1770, de l’ouvrage de Confucius. Il existe aussi de Confucius un traité de morale qui a permis de comparer cette morale à celle de Moïse. Nous demandons grâce pour cette tentative d’invasion sur le domaine des bibliophiles, et quittant brusquement la Chine, si bien occupée en ce moment (1 ), nous terminerons par une dernière appréciation de l’une des coutumes de ce pays. Cette coutume existe encore; elle est tolérée, mais cette tolérance mérite d’être attachée au pilori de l’histoire. Le calcul et le raisonnement, outrés chez le Chinois, ont quelquefois chassé le sentiment de la nature. Est-ce par un excès 'de froides déductions qu’il en est arrivé à tuer, à étouffer, à exposer tout enfant qui ne naît pas dans de bonnes conditions? Dans l’animal, la tendresse de la femelle pour ses petits, et; l’instinct que la nature a donné à la mère pour l’aider à conserver sa progéniture, telle qu’elle vient au monde, me semblent un sublime enseignement et un juste stigmate pour cette race d’hommes qui n’a plus de coeur dans la poitrine... ou du moins qui l’a étouffé sous l’o- (1 ) La Chine es t depuis quelques années déchirée par deux partis : les Impériaux ou la dynastie régnante et les Taepings ou les rebelles ; ces derniers sont encore maîtres de Nanking, et les Européens sont obligés de prêter main-forte à l’Empereur. bésité; c’est, en effet, le rêve du Chinois de devenir gros et gras. C’est pour lui le type de la beauté. Je sais que des panégyristes faciles ont excusé la criminelle coutume d'occire ainsi les enfants, en alléguant que le pays est trop peuplé. Il-y a honte à produire une pareille excuse : par conséquent elle ne se discute pas. Il faut cependant reconnaître que la Chine est la contrée de la terre la plus peuplée;, un calcul assez récent indiquait qu’il y a dans le Céleste-Empire 25 fois plus d’habitants que d’arpents de terre ; mais les canaux, les rivières, les fleuves, très-nombreux dans ce pays, sont couverts d’habitations flottantes, et il y a, en définitive, place pour tous. Au reste, si c’est le manque d’espace qui fait l’excuse, je ne vois pas pourquoi les enfants admis à vivre n’auraient pas plus tard le droit de tuer leurs vieux parents pour se faire plus d’espace. L’excuse se puiserait-elle dans l’horreur qu’éprouvent les Chinois à la vue des infirmités? Mais alors le droit des vieillards à vivre ne me paraît pas plus fondé ; au contraire. Quittons donc ce pays, et condamnons cette abominable tolérance, pour en venir au Japon. Cet empire est bien moins connu que celui de la Chine. Le Japon ou empire du Nipon, dans l’île de ce nom, la plus grande des cinq îles Impériales, a pour capitale Yédo. ville de 1,300,000 habitants. Yédo, baignée par la mer, est encore traversée par la belle rivière Ton Kaw, qui se jette dans son port ; aussi est-elle très-commerçante. Cette ville immense


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