CHAPITRE VII. Un seul mot sur la Chine et le Japon. — Première date certaine de l’histoire de la Chine. — Yao, premier empereur, 2,230 ans avant J.-C. — Le philosophe Confucius. — Sa helle conduite. — Religion des Chinois. — Données générales. —Agriculture.— Le Japon. — Sa découverte. — Moeurs, religion des Japonais.— Arts. — Origine de la gravure sur bois. — Origine des illustrations coloriées. — Un dernier mot. — Explication do ma réserve. La Chine, la patrie des dragons bleus, à la langue de pourpre et à la gueule de flammes, des porcelaines monstres et ventrues, des poussahs dodelinant la tête et dandinant le corps, les deux index levés; la Chine, mystérieuse et bizarre, est aujourd’hui envahie, visitée et probablement en voie d’être décrite par une légion de Français. Notre pavillon y flotte ; inutile de s’étendre sur ce pays, que d’autres ont mission de nous faire connaître. Tous diront que l’industrie y est très-déve- loppée, les arts et le luxe très-avancés. Pour mon compte, je rappelle que c’est, de toutes les nations, la première qui ait eu l’agriculture en grand honneur. Depuis les temps les plus reculés, les laboureurs y ont été vénérés. La loi fait un devoir aux empereurs de Chine de se livrer chaque année à une démonstration solennelle, qui n’a d’autre but que d’honorer la profession du cultivateur et de rendre un hommage éclatant à ceux qui ont la sagesse de regarder 1 agriculture comme la base de l’État, aussi bien que nous regardons l’opinion publique comme le premier ressort d’un gouvernement. L’opinion publique est tout chez un peuple civilisé : une réclamation publique est le cri de l’opinion, et l’opinion générale tend évidemment à l’intérêt, à la prospérité, au salut de la masse, de la nation; d’où il suit que l’opinion publique doit être la règle d’un gouvernement, comme elle en est le véritable fondement; d’où il suit encore que, pour permettre à l’opinion de se traduire fidèlement, il faut que la réclamation publique se produise sans entraves. Chacun sait que l’opinion varie avec les moeurs, les situations, l’habitude et l’instruction. La manifestation n’en peut donc être arrêtée un seul instant, sous peine d’erreur, de contre-temps, d’anachronisme. L’agriculture, avons-nous dit, est la base de l’État. En Chine, cette vérité ne se discute pas et se perpétue par la solennité suivante : au printemps, l’Empereur, avec un grand appareil de fêtes ‘ est tenu de labourer lui-même une parcelle de terrain. Sa main appesantie sur la charrue semble indiquer à chacun où sont les véritables trésors du particulier et de l’État. Plus tard il revient jeter dans le sillon les semences que la terre doit féconder. L’exemple du prince est suivi dans toutes les provinces , et il crée ainsi un stimulant puissant, en consacrant une institution pleine de sagesse. L’agriculture est entourée d’une grande considération ; voilà le fait obtenu, et, si cette belle position lui est maintenue en Chine, en voici le secret : c’est que la 7
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