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ne les donne pas avec la sécurité que m’inspifent les notes prises par moi sur les lieux. Là oh je trouve, pour ainsi dire, le contrôle de ma marque, je ne puis me tromper que dans les appréciations générales et les inductions éloignées ; quant à l’observation d.u fait, elle est toujours exacte. L’île de Java, l’une des plus grandes de la Sonde, peut avoir 200 lieues de long sur 35 de large ; elle paraît avoir appartenu aux Malais dans un temps reculé. La Compagnie hollandaise s’empara du commence exclusif de l’île, en 1768, et réduisit son propre domaine au royaume de Jacatra. Avant l’arrivée des Hollandais, l’île était partagée entre plusieurs petits souverains, toujours en guerre; elle était, pour ainsi dire, livrée à une espèce d’anarchie, dans laquelle respiraient la haine, la dépravation et la défiance. Le Javanais n’abordait personne, même son père, sans placer la main sur son poignard, toujours en garde contre un attentat et toujours prêt à le commettre. Les Hollandais établirent à Java un palais du gouvernement ; ils appelèrent des Chinois dans l’île et les attachèrent au sol, en leur vendant des terres. Ceux- ci se livrèrent à l’agriculture et à l’élève du bétail; la culture du poivre se fit aussi sur une grande échelle; il en est ainsi encore aujourd’hui; seulement; tous les produits sont portés et concentrés à Batavia. Batavia est la capitale hollandaise dans l’Inde. Bien que la température y soit bonne, les nombreux canaux qui sillonnent la ville et bordent les rües elles-mêmes, les arbres qui nuisent à la circulation de l’air, les eaux stagnantes, les marais qui avoisinent la ville, la proximité d’une mer très-sale, tôut cela rend cette grande cité fort insalubre. L’air y est malsain et l’eau mauvaise; mais elle est riche et commerçante; aussi compte-t-elle environ 160,000 habitants, dont plus du tiers se meut uniquement dans l’espoir d’arriver à la fortune. Le luxe est inouï à Batavia. D’immenses richesses, d’une part, et la jalousie des femmes qui veulent s’éclipser mutuellement par leurs diamants et leurs équipages, d’autre part, poussent à l’excès cette frénésie pour le faste. Batavia est bâtie dans l’enfoncement d’une baie profondè ; la mer y est calme, c’est une rade sûre* garantie par de petites îles.O n y fait un grand commerce de poivre et d’étain. On y vend beaucoup de nids d’hirondelles ; un mot sur ces nids dont on fait d’excellents potages. Le nid d’hirondelles est un peu Ovale, il a Un pouce de hauteur, trois pouces et demi de circonférence et pèse 25 grammes* L’oiseau attache son nid aux flancs du rocher et le nid se compose de frai de menus poissons, d’herbes et d’une écume gluante produite par le clapot- tement de la mer contre les rochers. Ce mets, naturellement fade, se relève par divers assaisonnements (1 ). (1) Les salanganes qui font ces nids sont : hirundo esculenta et hirundo nidifica. La matière glutineuse dont se compose le nid provient et dé frai de poissons, et des glandes salivaires très-sé- crétantes de l’hirondellê. Le professeurMudler, par l’analyse d’un nid, a trouvé 90 p. 100 de matière animale.


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