Voici le procédé : aux endroits où se trouve de l’or, on remue à la surface la terre sèche; des claies en osier se placent de distance en distance, et on attend les pluies. La pluie, qui détrempe et bat la terre ameublie, emporte les parcelles d’or jusqu’aux claies, où le propriétaire et ses gens viennent faire la récolte. Sumatra possède une autre richesse : c’est le camphre * mais le camphre le plus parfait qui existe. Les mandarins, les très-riches Chinois et Japonais se le réservent, et donnent volontiers trois et quatre quintaux du camphre qu’ils produisent, pour une seule livre pesant de ce camphre merveilleux (1). Le laurier camphrier de Sumatra n’est pas bien connu des botanistes; on sait qu’il est plus petit que le camphrier ordinaire, que ses pétales sont plus allongés et son fruit plus gros. Le camphrier ordinaire est un laurier qui atteint les dimensions du chêne; ses feuilles, disposées alternativement, sont luisantes, minces, terminées en pointe et très-odorantes. Les fleurs sont blanches, composées de six pétales; le pistil, entouré de neuf étamines, devient, en mûrissant, une petite baie noire, de la grosseur d’un pois. Toutes les parties de 1 arbre, contiennent cette espèce de résine volatile, qu’on appelle camphre ; mais le tronc et les racines en contiennent davantage. (1) La base ordinaire est celle-ci: 300 livres de camphre commun pour 18 onces de camphre de Sumatra, soit en kilogrammes, 600 du premier pour 1 du second. Pour obtenir le camphre ordinaire, on coupe bois et racines par petits fragments, que l’on fait bouillir dans un vase fermé ; la chaleur volatilise le camphre qui s’attache au couvercle. Pour obtenir le camphre de Sumatra, on fend 1 arbre et l’on recueille la résine, qui est formée, naturellement, dans les cavités des fibres, soit en grains, soit en paillettes cristallisées. L’arbre de Sumatra peut fournir trois livres ou trois livres et demie de camphre léger, soluble, friable et divin comme remède. Des épices et beaucoup d i- voire, parce que l’éléphant y est à 1 état sauvage; des mines d’or et d’argent; tels sont les autres produits de Sumatra. Dès 1511, Albuquerque, déjà maître de Sumatra, assiégea et prit Malaca. Les Portugais, comme nous l’avons dit, furent les premiers dominateurs Européens de ces riches pays; mais les Hollandais les en chassèrent. Ce que ceux-ci désiraient surtout, c était la possession de Malaca. Il fallait arracher aux Portü gais cette place qui, outre les richesses qu’elle renfermait , avait une grande importance stratégique. Une fois maîtres de Malaca, comme ils 1 étaient déjà de Java, les Hollandais avaient la prétention d’intercepter, au besoin, les deux seuls passages connus alors. Ils ne perdaient donc pas de vue et le point convoité, et l’ennemi à expulser. Les Portugais, gorgés des richesses trouvées à Malaca, avaient, pour ainsi dire, borné leur occupation à la ville; ils y élevèrent une citadelle pour assurer leur conquête. Les Malais, qui ne voulurent pas
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