sur tant de points différents de l’Asie, à Goa (1), qu ils ont rendue célèbre'; à Sumatra, qu’ils ont civilisée ; à Malaca, qu’ils ont rendue si importante de 1520 à 1600; à Java, qu’ils ont conquise ; en Chine, qu’ils ont les premiers visitée ; au Japon, enfin, qu ils ont découvert en 1542. Il est vrai de dire qu’il y eut une cause à leurs hauts faits, comme il y eut une raison à leur décadence. Les Portugais, hardis navigateurs et intrépides au combat, durent cependant leur vaillance chevaleresque à l’élément français. Le point d’honnéur outré, le sentiment héroïque leur furent inculqués par des preux du pays de France; et, à l’aide de ce stimulant magique, ils obtinrent de concert un prestige tel, que dans l’origine ils s’habituèrent à combattre un contre dix et à ravir la victoire à leurs ennemis stupéfiés. Le comte Henri de Bourgogne et ses compagnons, pleins d’admiration pour les talents du général portugais Le Cid, qui combattait les Maures dans la Castille, débarquèrent à Lisbonne pour l’assister de leurs vaillantes épées. On n’eut pas de peine à donner un autre cours à leur valeur, et ils allèrent avec les Portugais combattre les Barbares. Que de prodiges alors dans cette armée portugaise, ou chacun était jaloux de paraître le plus audacieux ! Cette armée se soutint avec cet élément aussi (1) Albuquerque, vice-roi, avait sa résidence à Goa, ville sur le littoral Indien, où se tenait alors un des plus grands marchés de l’univers. longtemps que la discipline et la moralisation ne désertèrent pas ses drapeaux ; mais quand le stimulant primitif et le point d’honneur disparurent, quand les richesses amenèrent la mollesse, quand l’esprit de rapine, la convoitise et la corruption dissolvante envahirent cette horde de forbans, elle devint vulnérable; la division, la confusion éclatèrent, et la perfidie trouva plus d’accès. Quelques revers devaient suffire alors pour anéantir la prospérité factice d’une nation qui avait tout négligé, tout abandonné chez elle, pour voler au pillage des trésors de l’Inde. Le temps, ce juge suprême de toute politique, ne tarda pas à infliger une sanglante leçon à cette politique de rapines, et bientôt le théâtre de la gloire et de l’opulence des Portugais devint celui de leur ruine. La Providence se plaît à enregistrer de pareils arrêts dans les pages de l’histoire, pour qu’ils servent d’enseignement aux peuples et aux souverains. Les Hollandais avaient un plan mieux conçu; ils avaient en vue leur avenir commercial ; ils se montrèrent plus calmes, plus prudents, mais plus tenaces que les Portugais. Moins empressés au pillage, ils ne se ruèrent pas sur les premières richesses acquises pour les dissiper follement. Ils se montrèrent plus moraux, et ils cherchèrent à frapper l’imagination et la raison des peuplades Indiennes par le respect des traités et par tout ce qui peut gagner la confiance. Aussi triomphèrent ils des Portugais, des premiers maîtres, si brillants qu’ils fussent, et peu à peu ils réussirent A les chasser des Indes^Orientaies.
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