de longueur. Le pays était riche; on y trouvait des grains, des pâturages, des épices et surtout le cannel- lier, des éléphants en grand nombre, des pierres précieuses, et, sur les côtes septentrionales, les perles les plus belles de tout l’Orient. Enfin, cette île privilégiée offre les meilleurs ports de l’Inde, grâce aux anses naturelles qui lui servent de ceinture. Ceylan est au centre de l’Orient; c’est le passage qui conduit dans les régions les plus opulentes. Des croisières dans ses parages intercepteraient la navigation des autres nations. Comment donc l’habileté du vice-roi s’est-elle trouvée en défaut et comment Albu- querque a-t-il pu abandonner Ceylan ou l’occuper si mollement? Ce futrunè faute énorme. Cette prise de possession trop dédaignée, et pour ainsi dire abandonnée par les Portugais en 1510, au moment où lesBédas, la tribu la plus guerrière, étaient incapables de résister à la supériorité européenne, au moment où les Chingulais plus policés (ils étaiént au moins vêtus), plus commerçants, mais plus fourbes, subissaient la direction inhabile etl’inüuence fanatique dés prêtres ignorants de Bouddah, cette possession dédaignée, disons-nous, ne le resta pas toujours; elle fut plus tard vivement recherchée, et nous verrons comment. Pour ne pas revenir sur les sectaires de Bouddah, qui pesaient si lourdement sur les habitants de Ceylan, disons tout de suite ce qu’ils étaient'. Les prêtres de cette petite divinité avaient copié en grande partie les lois et préceptes des prêtres de Brahma ; c’étaient dès brahmes au petit pied. Leur dieu, Bouddah, est une divinité de second ordre ; il est descendu du ciel pour servir d’intermédiaire entre le dieu Brahma et les hommes (c’est ce qu’il enseigne lui-même). Ce n’est qu’un chef de secte ; dans l’Inde on a donné son nom à une planète (celle d e. Mercure)'. Il n’a que le rang d’étoile et peut être adoré comme le sont toutes les planètes; il n’a pas plus de puissance, plus de crédit que Bowanée, la déesse du jeu. La secte de Bouddah a bien des représentants dans quelques-unes des îles de l’archipel Indien et même dans une partie de l’Egypte; mais il n’est pas un Avatar (incarnation de la divinité), ce n’est pas une émanation de la trinité toute-puissante Brahma- Wic/mou-Shiva, de cette trinité qui est toujours et par dessus tout vénérée même dans les quatré-vingt-trois sectes qui divisent aujourd’hui la religion primitive de Brahma. Nous aurons à en parler au point de vue de la véritable religion des Indous (Hindouoc), quand nous toucherons à YIndostan, au Bengale, h la Scythie, aux régions qui tendent vers l'Himalaya. Bornons-nous à dire que les prêtrès de Bouddah n’avaient pas fait des Chingulais un peuple capable de repousser l’invasion. En effet, les Hollandais_qui succèdent aux Portugais sur divers points des mers, semblent décidés à les opprimer plus complètement encore. La première expédition hollandaise eut pour but Java en 1598; elle était faite avec des idées arrêtées d’établissement et habilement dirigée par Van-Neck. Dès 1602 s’organisa la grande compagnie hollandaise
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