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des princes indiens, même à de petits nababs. Cette horde à moitié sauvage, indépendante et farouche, avait choisi pour son chef Otthman, guerrier distingué pour sa bravoure et son audace ; elle le proclama sultan. Dès lors fut fondé l’empire Ottoman, dont la puissance grandit pendant de longues années. En 1453, Mahomet, chef religieux et guerrier, s’empare de Constantinople (Stamboul) qui n’est autre que l’ancienne Bysance, fondée par Constantin, et ayant appartenu aux Romains, aux Français (1) et aux Grecs successivement. Mahomet en fit la capitale de ce redoutable empire qui, après avoir refoulé le christianisme et fait trembler l’Europe entière, se tord aujourd’hui dans des convulsions, fruit de ses excès. Il semble frappé au coeur par le vice même de ses institutions ; les sultans changeront-ils de principe ? Le sérail sera-t-il toujours un bandeau mis sur les yeux des princes, et le cimeterre sera-t-il toujours, à Constantinople, l’interprète del’Alcoran ? Mon rôle n’est pas de me lancer dans la politique transcendante, et je veux garder le silence sur l’état de cet empire, dont la diplomatie a eu tant à s’occuper dans ces dernières années. On avait déjà cru entendre le glas funèbre dans le terrible vacarme qui se fit sur les bords de la Crimée; mais le malade dont on convoitait alors les dépouilles n’est pas mort. Quelques aspirations bienfaisantes, venues vraisemblablement de l’Egypte, combattent (1) Les Français en ont été maîtres pendant cinquante-cinq ans, jusqu’en 1259. l’état morbide chez cet illustre malade, et nul ne saurait dire s’il doit mourir, et surtout quand il doit mourir. L’état florissant de l’Egypte, sous la direction d’une main habile, a été d*une grande utilité pour la Turquie; Saïd-Pacha, si prématurément enlevé à son oeuvre, est remplacé dans la vice-royauté d’Egypte par Ismaïl- Pacha, son neveu, petit-fils d’Ibrahim. Cejeune prince comprend l’importance de sa mission. Il a des idées libérales, et il témoigne à la France une grande bienveillance qu’il puise dans sa constante sympathie pour elle ; il accorde à la compagnie de Suez et aux messageries impériales pour l’Indo-Chine la même protection que son illustre prédécesseur, et l’Europe impatiente attend que les travaux de l’isthme gagnent enfin Suez (1). Suez est un grand village à l’entrée de la mer Rouge et bâti, assure-t-on, sur les ruines de l’antique Arsinoë; il est à deux ou trois journées du Caire, dont il est séparé par 25 lieues de sables, sans autre végétation que de loin en loin quelques rares arbustes s’al- languissant sur un sable mobile, sec et brûlant. Partout absence d’eau potable. La population du village (1) Nous regrettons d’avoir à dire qu’une note incroyable a été publiée en mai 1863, par un ministre ottoman, pour essayer d’entraver l’opération du percement de l’isthme. Il y a derrière la lettre d'Ali-Pacha autre chose qu’une question de formes, il y a la main de l’Angleterre. Ne l’avais-je pas déjà indiquée? Il y a peut-être aussi le désir de ne pas payer les 50 millions que Saïd- Pacha avait pris l’engagement de verser.


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