envers lui-même sont mêlés d’un attrait mystique qui vous captivé et'vous charme en vous allanguissant : elle s’allauguit ainsi, et martyre de l’amour, victime d’un préjugé, elle mourut en pressant sur son coeur une couronne de fiancée qu’elle ne put porter jusqu’aux pieds des autels. Madagascar (1) est une île séparée de la terre d’Afrique par le canal Mozambique; sa forme est oblongue; elle peut mesurer 800 lieues environ de périmètre. Elle semble une immense pantoufle dont le talon commence au Cap Sainte-Marie et dont la pointe finit au Cap d'Ambre-, le milieu se trouve en face de Bourbon et de Maurice ; sa position à l’entrée de l’océan Indien est très-heureuse, et de tout temps elle a attiré l’attention des puissances maritimes; aussi Tamatave, Foulpoint, Nossï-Bé, Mayotte, ont eu, ou même ont encore des établissements français. Les côtes de Madagascar sont malsaines surtout dans la saison pluvieuse ; cela tient à ses marécages et aux miasmes qui s’en exhalent ; des nivellements et l’écoulement des eaux pourraient remédier à cette insalubrité qui n’existe d’ailleurs qu’aux abords des marécages; car le plateau est d’une fertilité et d’une pureté d’air exceptionnelles. Palmiers, cocotiers, bananiers, orangers, coton, riz, indigo, tout y pousse à merveille, et l’on peut dire sans culture. Les troupeaux de boeufs et (1) Madagascar a 4,000,000 d’habitants. Sa capitale est Antananarivo ou Tananarive, sur le lac Anossi. Le fer est compiun dans l’île ; il y a du cuivre, du plomb, de la houille. Ä s; de moutons paissent jour et nuit dans des pâturages sans cesse renaissants. Les indigènes découvrent assez souvent des parcelles d’or, ce qui indiquerait le voisinage de mines précieuses. Il n’y a pas à proprement parler de mouillage à Madagascar, si ce n’est à Tamatave, où les vaisseaux sont à l’abri et où le débarquement est facile. A Nossi-Bé, le grand fleuve qui vient se jeter dans la mer forme un port excellent : cette position serait un point stratégique d’une haute importance; un fort, établi là, pourrait détendre l’entrée à toute une escadre. Madagascar est indispensable à l’alimentation des îles de la Réunion et de Maurice. Toutes les viandes de boeuf et de mouton en proviennent à peu de frais ; sans l’intermédiaire des courtiers, et à l’aide d’un vocabulaire madécasse-français que nous avons nous-même consulté avec fruit, on peut traiter avec les indigènes dont plusieurs du reste parlent anglais et français (1). En 1845, la reine Ranavalo-Menjaka y soufflait encore la haine contre les Européens. Les actes de férocité de cette Messaline au petit pied, qui, pour se distraire de ses amours impudiques, faisait exposer sur des piques les têtes d’une cinquantaine d’Anglais et de Français, avaient provoqué des projets de repré- (4) Les Madécasses sont de grands insectivores, cependant ils mangent des vers, des chenilles et des larves ; quand le ver a soie a fait son cocon, il n’est pas perdu pour eux; on le fait frire dans l’huile, ce qui constitue un mets recherché. Tous les goûts sont dans la nature 1
28b 12
To see the actual publication please follow the link above