noire par le jeu de la bile qui est plus foncée et par la tendance qu’elle a de porter à la peau les transpirations, lesquelles, chez le nègre, sont très-abondantes et peu fluides. Dès lors la peau étant fine et lisse ne doit-elle pas nécessairement affecter la couleur noire? Cette substance pâteuse contient d’ailleurs beaucoup de sels de fer ; mais sont-ils la seule cause de la couleur noire? Il est à remarquer que les plaies et blessures sur les peaux noires laissent des mouchetures grises, mais ce n’est pas encore le blanc. Le problème est à résoudre : La science, invitée à dire son dernier mot, le dira sans aucun doute un jour avec toute son autorité. Mais nous demanderons encore quelle est l’origine de cette substance brune, qui ne se montre pas chez l’Européen né dans les mêmes conditions et vivant dans le même climat ? Quelle est la cause première, héréditaire, de cette muqueuse qui restera brune chez les nègres, même naissant en France et y vivant toujours? De la souche primordiale il est sorti deux espèces, et cependant l’on ne voit pas comment le noir peut-être le produit du blanc? De l’union du noir avec le blanc, j’admets qu’il procède un type intermédiaire, le mulâtre ; mais le premier homme et la première femme étaient blancs. Je demande que le Noir me soit expliqué, tel qu’il est, et tel qu’il reste dans tous les climats. Voilà l’éternelle question qui se placera devant la science et devant la tradition religieuse (1). (1) Un savant moderne a dit avec plus d’originalité que de Les nègres, comme je l’ai dit, sont aptes aux travaux en plein air, en plein soleil ; ils sont employés à à la culture de la canne à sucre, du coton, du café et du manioc, qui est la base de leur nourriture. L’Indien se nourrit de riz ; le nègre proprement dit, se nourrit de manioc. Cette plante vient de bouture ; on n’utilise que la racine qui est tuberculeuse; au bout de sept ou huit mois elle atteint une grosseur raisonnable; on la ratisse d’abord pour enlever la première peau, puis on la râpe. On la presse ensuite afin d’en extraire le suc qui est un poison. Cette racine, pressée et réduite par la cuisson, s’appelle farine de manioc. Lorsqu’elle est bien assaisonnée, c’est un manger supportable. Pour réussir, le manioc demande un terrain sec et léger. La culture du café mérite un peu plus de détails. Le caféier est originaire de l’Abyssinie; il fut plus tard naturalisé en Arabie et en Perse ; les Hollandais vérité: «Les blancs deviendront noirs, et les noirs deviendront blancs, suivant le milieu dans lequel ils vivront. » Ce savant a cru même expliquer les Rouges. Qui donc constatera le bien fondé de cette opinion? Pour mon compte, j’ai vu des quatrième et cinquième générations de blancs, qui par elles et par leur souche n’avaient pas quitté l’Asie, et ce milieu n’avait altéré en rien la blancheur des derniers rejetons. Qu’on me présente des rejetons de Cafres, nés à Paris ; après huit générations, je crois que les brouillards de la Seine auront pu défriser la toison, mais qu’ils n’auront pas fait disparaître chez eux le nez écrasé, les grosses lèvres, les pommettes saillantes, les pieds plats, les talons proéminents, les jambes grêles, les tibias plus eourts, et surtout les fémurs allongés qui leur permettent de s’asseoir comme les singes. Si l’on obtient un cafre blanc, sa place sera au Muséum.
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