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Concan, Ooromandel, Orissa), c’est-à-dire d’un tiers de l’espèce humaine répandue sur le globe? Du climat, du soleil, des émanations du sol? Non; car des Européens placés dans les mêmes conditions, si les races se conservent sans mélange, seront blancs à la vingtième génération et au delà. Ils resteront toujours blancs. Est-ce de la force du sang? plusieurs écrivains ont prétendu que telle était la véritable cause de la couleur noire. Mais il a été facile de remarquer, ce que j’ai fait moi-même, que le sang des noirs n’est ni plus riche ni plus coloré que celui des blancs. De plus, je suppose qu’il n’a jamais été allégué que le sang d’un enfant cafre, de dix-huit mois, soit plus coloré que celui d’un homme blanc, fort et robuste; cependant l’enfant cafre est parfaitement noir de peau et l’homme d’Europe parfaitement blanc. Les phénomènes de la chimie ont servi d’arguments à quelques autres ; mais ils arrivent à un résultat peu concluant. La théologie, à son tour, a voulu faire sa démonstration ; elle ne discute pas, mais elle pose en fait : que les nègres descendent de Caïn, et que la couleur noire leur a été infligée pour punir le fratricide commis par leur père ; c’est peut-être oublier un peu que les fautes sont personnelles, ce principe d’éternelle justice. De plus, il nous est enseigné par l’Écriture que les deux fils de Caïn et de Méhala, sa soeur et son épouse, furent Josia et Éliel (1), et ils étaient blancs. Quand donc le (1) Genèse IV. 8. 9, et Mort d’Abel par Gessner. châtiment a-t-il été infligé? Voilà pour la période avant le déluge ; et par la logique des faits il faut admettre qu’il existait des nègres avant le déluge. En effet, s’il n’en existait pas avant, pourquoi en existerait-il après? Mais ne remontons pas si haut, dit-on? C’est la race de Cham qui a produit les nègres. La question, pour être déplacée, n’a pas fait un pas; où serait donc encore l’élément noir? Dans la dégénérescence de la race de ce fils de Noé? Comment s’y serait-il introduit ? Je crois que le dernier mot reste à dire. Pour nous, chercheur obscur, qui voulons remonter aux causes, nous nous arrêterons à de simples constatations. Il est certain pour l’observateur que chez les nègres la lymphe est comme chez l’Européen, blanche et limpide ; qu’il n’y a pas de différence dans le principe de la génération ; que le lait des nourrices est le même; qu’une nourrice noire allaite de superbes nourrissons blancs, dont la blancheur ne s’altère en rien par la substitution de ce lait. Il est certain encore que le nègre naît blanc. Il n’a de brun que le cercle des yeux et la demi-circonférence des ongles. Vers le huitième jour, l’enfant change de couleur, et chaque jour alors sa peau acquiert une couleur noire plus intense. Enfin il est certain que chez les noirs il existe entre le derme et l’épiderme une substance, dite muqueuse, qui, au lieu d’être blanche, est brune. Ne serait-ce pas de ce point qu’il faudrait partir pour chercher la solution du problème qui nous occupe? Ne doit-on pas dire que cette muqueuse acquiert chaque jour une couleur plus


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