à Néna-Sahib pour faire couler le sang anglais. Le massacre des enfants et des femmes était un prélude à d’autres massacres. D’autre part, un acte inouï, commis par les troupes européennes anglaises, à Bénarès, vint grossir démesurément l’insurrection et y jeter des régiments jusqu’alors restés fidèles. Les soldats européens, furieux de la mort de quelques officiers anglais, commencent une fusillade sur le 37e des Cipayes, que l’on venait de désarmer. Par un de ces élans que donnent l’indignation, le désespoir et surtout la nécessité absolue, ce régiment s’élance alors sur ses armes, les reprend et se jette à corps perdu dans une mêlée que la mi traille-seule peut dissiper. Ceux qui purent échapper allèrent grossir les troupes de Néna-Sahib. Ils répandirent la nouvelle de 1 assassinat de Bénarès, racontèrent le massacre des prisonniers. Dès lors les horreurs de Cawnpour furent la réponse au guet-apens de Bénarès! Delhi était donc au pouvoir de l’insurrection. C’est l’imprévoyance des agents de la Compagnie qui avait permis aux rebelles cet heureux coup de main. Delhi, ce rempart opposé par la prévoyance de l’Angleterre aux empiétements probables de la Russie dans l’Inde, regorgeait de matériel de toute espèce; cette place était pourvue d’un parc d’artillerie comme il n’y en a pas en Europe, mais on avait eu la maladresse de la dégarnir de troupes européennes. L insurrection y pénétra facilement et s’y fortifia; son armée pouvait compter alors 30,000 Cipayes ou adhérents, quand 5,000 Anglais, aidés de 3,000 Népauliens et Sickhs, commencèrent le siège de cette grande ville, qu’il importait avant tout de reprendre. Le siège de Delhi, dans ces conditions, a été l’acte le plus émouvant de ce long drame; mais constatons, comme vérité palpable, que ce sont les Sickhs qui ont sauvé, cette fois, la puissance anglaise dans l’Inde. Les Sickhs, cette population guerrière, forte, courageuse, ennemie des Hindous et des Musulmans; a vendu ses services à la Compagnie anglaise. Les Sickhs, lancés sur les rebelles, ont largement contribué à exterminer les Cipayes du Pundjab d’abord, et à vaincre les autres ensuite. Grâce aux Sickhs implacables et victorieux, les Cipayes rebelles sont balayés du Pundjab, et des renforts nombreux arrivent alors aux assiégeants de Delhi. Au bout de quatre mois de souffrances et de courage, la Compagnie voit ses efforts enfin couronnés : Delhi se rend; mais l’armée rebelle s’en échappe en bon ordre; c’est une làve qui se répand à travers le pays. Plus tard, on la voit fuir et s’amoindrir, grâce aux moyens employés contre elle ; mais la lave n’est pas éteinte sous la terre dont elle est recouverte, et au moindre élément de combustion elle peut grossir, grossir encore, puis reparaître terrible et dévastatrice! Néna-Sahib, la personnification de la haine contre les Anglais, n’est pas mort, et cette haine peut revêtir plus d’une forme! Dans l’intérêt de l’humanité, nous souhaitons que les horreurs passées ne se reproduisent jamais ! La mémoire de Néna-Sahib de
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