prix très-bas. La compagnie se faisait alors marchande et revendait cet opium aux producteurs eux-mêmes, en Chine ou ailleurs, avec un bénéfice de 300 à 400 0/0. Aussi ce monopole â—t-il été défendu et conservé avec soin au point que laguerrea été naguère faite à la Chine pour le maintenir ou dans la crainte d’y voir porter atteinte. Quant aux douanes dans l’Inde anglaise, cette branche des revenus pouvait être très-féconde; mais le monstrueux égoïsme de la métropole, pour satisfaire aux exigences de ses propres fabricants, a rendu des lois désastreuses pour les sujets indiens. {VoirMontgomery Martin, dans ses observations au contrôle.) Le Bengale a donc été et sera la miné là plus féconde, la plus avidement exploitée. Outre les richesses immenses èhtassées dans ce pays privilégié, outre les monceaux d’argertt, d’or et de diamants, qu’ôn peut en tirer chaque jour, il offre au commerce, comme entrepôt de la Chine, des avahtages sur lesquels se prélèvent de beaux revenus. Son sol produit particulièrement le borax, Y indigo et Y opium, sur lesquels les transactions sont d’une importance réelle. Le borax, très-connu en chimie , espèce de sel alcali indispensable à la fusion des métaux, est particulièrement tiré du Bengale. Nous avons déjà parlé des lâques, des soieries, des merveilleuses mousselines; l’opium et l’indigo y ont assez d’importance pour qu’il leur soit consacré quelques lignes. L’opium se retire du pavot blanc; lorsque le pavot est dans toute sa sève, on lui fait de petites incisions, d’où décûule un suc laiteux. Lorsque ce suc est figé, on le recueille en le mêlant avec du miel. La passion dé l’opium, qui teüd à se généraliser dans l’Inde, pousse infailliblement ceux qui s’y adonnent à la fureur et à la mort. Le malfaiteur fume l’opium pour voiler sa Crainte et allumer sa rage; mais l’Indien paisible et honnête, le riche babou, qui en font abus, voient de jour en jour augmenter leur maigreur et se creuser leurs orbites ; leurs yeux hagards se dilatent démesurément à la vue dü goürgouli et du houka au bouquin d’ambre, qui leur distillent le poison. L’indigotier est une plante droite, assez touffue, qui s’élève de 18 pouces à 2 pieds; sa tige est ramifiée, les feuilles en sont alternes', composées de plusieurs folioles, disposées sur deux rangs le long d’üne côte commune. A l’èxtrémité de chaque rameau se trouvent des épis de fleurs, petites, papilionacées et de couleur rose vif. Le pistil se transforme en une petite gousse, remplie de semences brunes. C’est le détrempage de la feuille qui produit ce limon fin, subtil et bleu, connu sous le nom d'indigo. La plante se sème; elle lève et mûrit au bout de deux mois; elle se coupe alors de six semaines en six semaines, et dure ainsi de vingt à vingt-cinq mois. L’indigotier, sans craindre un terrain un peu humide, dépérit cependant dans un soi mouillé. Généralement la terre est extrêmement fertile au Bengale; cependant il existe encore des jungles où se trouvent des hôtes, que l’on ne saurait passer sous si
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