Page 118

28b 12

CHAPITRE XIII. Commerce à l’extérieur. — Le coton. — Moyen.de parer à une nouvelle crise. Disons-le encore une fois, il faut à la France des colonies, parce qu’il lui faut un commerce et des marins. Par commerce, nous n’entendons pas ce petit brocantage à l’intérieur, auquel quelques économistes voudraient nous condamner, parce que du fond de leur cabinet ils ont cru pouvoir réglementer ainsi la vie factice d’une nation. A une grande nation qui veut aujourd’hui vivre largement, glorieusement, utilement, il faut un commerce universel, et, comme conséquence, une marine suffisante pour le protéger. J’en ai déjà donné les motifs. Dans l’antiquité même, quelles sont donc les nations qui ont le plus contribué au développement de l’industrie, qui ont légué des travaux utiles au genre humain? L’histoire est là pour répondre. Faut-il évoquer les noms primitifs de la Phénicie, de Sidon, de la Grèce, pour rappeler qu’elles ont transmis à l’Europe barbare les lumières qu’elles allaient chercher jusque dans l’extrême Orient? En parcourant très-rapidement les Indes orientales, et pour ainsi dire à chaque étape, nous avons parlé de ses produits. Parmi les produits manufacturés, les mousselines, les étoffes de soie et de coton jouent un rôle très-important. Parmi les produits du sol, les riz et les indigos sont pour le commerce maritime le but et l’objet de transactions d’un intérêt de premier ordre ; mais il est encore un autre produit du sol indien : cèst le coton. Le cotonnier est originaire de l’Inde orientale. Les circonstances malheureuses de la guerre fratricide qui vient, après tant de péripéties, de se terminer en Amérique, l’espoir fondé de voir s’achever l’isthme de Suez, qui nous mettra en communication plus directe avec la patrie du cotonnier, me décident à consacrer quelques lignes au précieux textile dont la disette se fait sentir si cruellement en Europe, en France et au coeur même du pays que j’habite. Je serais trop heureux, si les notes que je rassemble pouvaient aider à vaincre l’hésitation des uns, stimuler l’énergie et soutenir la constance des autres; si, en somme, quelques détails exacts pouvaient produire un peu du bien-être que j’appelle de tous mes voeux, et éloigner à tout jamais des crises comme celle que nous traversons. Dans la division générale des cotons, il faut reconnaître deux espèces : le coton jaune, dit Mahon, et le colon blanc. Le coton jaune se cultive à Montevidéo ; il a d’excellentes qualités, et je m’étonne que, dans les moments de crise, on ne s’adresse pas à la république Paraguayenne ; car cette espèce de coton est très-abondante au Paraguay. Le coton blanc est le coton originaire de l’Inde; nous allons nous en occuper; mais


28b 12
To see the actual publication please follow the link above