qui, du droit indou, ont passé dans les lois romaines et françaises : d’abord c’est le maintien de l’achat des choses perdues ou volées, si la vente a eu lieu dans un marché public ; puis c’est la création de la vente avec arrhes, création primitivement particulière à l’Inde ; car Vyasa y enseignait, avant qu’il fût question de Rome, « que l’acheteur qui a donné des arrhes doit les perdre s’il refuse la marchandise achetée. » Ailleurs il est écrit : « Le vendeur qui a reçu des arrhes livrera l’objet vendu, ou restituera les arrhes au double. » Le mot ara, en sanscrit, veut dire fin ; les Grecs en ont fait appxëoùv, les Romains arrhæ, les Français arrhes. Pour la vente des immeubles, dans l’Inde, il fallait un acte public. Mais arrêtons-nous ; quelque point du droit civil que vous traitiez, vous le trouvez magistralement élucidé dans le droit indou qui est généralement reproduit sans modifications importantes. Il devient inutile de pousser plus loin une démonstration faite; ce serait un vain étalage de recherches scientifiques. Terminons en rappelant une institution féodale dont on a abusé en France, au point de soulever les fureurs populaires. Elle a été puisée dans l’Inde ; mais là, elle était mitigée par des correctifs dictés parla sagesse, tandis qu’en Europe elle s’est montrée avec tous les caractères d’une criante injustice : je veux parler du droit d’aînesse. Manou dit que, dans tout partage fait par le père de son vivant ou par les fils après lui, le fils aîné doit avoir une part privilégiée ; <mais a-t-on oublié que dans l’Inde l’aîné était, à la mort du père, le tuteur de ses frères et soeurs mineurs, et enfin qu’il ne continuait l’autorité paternelle et l’administration, qu’autant que la communauté se continuait? Il y. a loin de là à l’injustice des institutions féodales, qui attribuaientàl’aîné le manoir des aïeux, lesfiefs nobles, les titres et quelquefois toute la succession, pour ne laisser aux filles que le couvent, et aux autres fils puînés que la cape et l’épée. Le sanscrit, nous le répétons, est un arsenal inépuisable; on n’en trouverait pas un second de cette importance dans les annales de toutes les nations passées et présentes, mais il faut de l’habileté pour s’en servir. Tous les préceptes, toutes les lois ont été transcrits à la main, en sanscrit, d’âge en âge jusqu’à nos jours. Le déplacement d’un signe, l’addition d’un point, l’omission de certains caractères, suffisent pour changer le sens d’une phrase, et là, plus qu’ailleurs, il faut se rappeler les principes fondamentaux pour faire une saine appréciation. Les brahmes indiens sont les seuls à connaître les secrets de cette langue abondante, concise, harmonieuse, musicale. Il y a des syllabes brèves, de plus brèves, de très-brèves; il y en a de longues, de plus longues, de très-longues ; de plus aiguës, de très-aiguës ; de graves, de plus graves, de très-graves. C’est tantôt un brusque et rapide grognement, tantôt un .gazouillement noté et musical. Victor Jacquemonl a dit que cette langue est d’un mécanisme admirable, mais admirablement compliquée, et qu’elle est semblable à une ingénieuse machine digne d’être conser
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