des autres. L’épée de Damoclès est toujours suspendue sur leurs têtes, et quand des messagers arrivent de. la capitale, nul ne sait si, outre le message ostensible qu’ils apportent, ils ne sont pas chargés surtout d’une mission meurtrière. Aussi les chefs, en se rendant au lëkhothla, sont-ils toujours accompagnés d’une suite nombreuse, armée non pas de sagaies, car ce n’est pas reçu au forum africain, mais de casse-têtes. Pour peu que les soupçons paraissent fondés, ils dorment dehors et s’entourent de toutes sortes de précautions. Cela vous donne une idée du coupe-gorge où nous apportons l’Évangile de. paix. A cet égard, nos expériences ont été dures pendant notre séjour à Séchéké. En vous racontant l’incident, de Ben, je côtoyais un abîme de paganisme zam- bézien dont la vue seule remplit d’effroi. Il faut une grâce toute particulière de Dieu pour garder nos évangélistes au milieu de la corruption générale qui s’affiche ici en plein midi, et des tentations effrontées dont hommes et femmes assaillent les étrangers. J’ai vu de près le paganisme au Lessouto, chez les Zoulous et parmi d’autres tribus, et il était horrible. Ici il dépasse toute conception. Un historien distingué dit, en parlant de George IV, que, si on l’avait dépouillé des gilets dont il avait la manie de s’affubler, on aurait en vain cherché un homme. Je ne dirai pas la même chose de nos Zambéziens; je crois que, sous l’amas de tout ce que j ’ai vu de plus hideux et d’odieux dans le paganisme^ ; nous trouverons des hommes et des hommes que nous pourrons aimer. Du reste, nous faisons l’oeuvre de Celui qui est venu chercher et sauver « ce qui était perdu j> — « non les justes, mais les pécheurs, » ne l’oublions pas. SUR LE H A U T - Z A M B È Z E .
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