1 1 1 ni 1 ï 1 lui, sentit que c’est aux chrétiens eux-mêmes dont il tient son mandat qu’il fallait en appeler. « Allez, me dit-on, visitez les Églises, et que Dieu soit avec vous ! » Et nous nous mîmes en campagne. Nos tournées durèrent deux années ! Nous parcourûmes la France du nord au midi,, de l’est à l’ouest; séjour nant deux ou trois jours dans les principales Églises de nos grandes villes, mais visitant aussi les Églises de campagne. « Je ne crois pas me tromper, écrivais-je dans ce temps-là, en disant que l’oeuvre des Missions est généralement chère aux Églises. On le pourrait, qu’on ne voudrait pas s’en passer. Mais c’est une oeuvre, hélas ! bien peu connue. Le Journal des Missions n’est guère lu que par des amis dévoués de l’.oeuvre, et dans les réunions mensuelles que des pasteurs tiennent ici et là. L’oeuvre des Missions en France, c’est l’oeuvre des chrétiens, mais pas encore celle des Églises. Les pasteurs et leurs troupeaux ne sentent pas qu’ils y ont une part de responsabilité. On s’intéresse aux missions au même titre qu’on s’intéresse à toute autre oeuvre ; il n’y a de différence que du plus au moins ; la nature de l’intérêt est la même ; pas de sentiment de responsabilité. Les missions n’ont pas encore obtenu droit de cité chez nous. Ce n’est pas un mendiant, il est vrai; c’est un hôte qu’on accueille avec amabilité et que l’on comble d’égards, mais ce n’est pas un enfant de la maison, et elle n’a pas encore place au foyer domestique. ® fl y a» dans des villes et dans des villages, des pasteurs qui poursuivent sans joie et sans bénédiction un ministère de luttes et de souffrances, engagés dans des rivalités de dénomination qui dessèchent l’âme, aigrissent l’esprit et cachent l’étendard royal sous des nuages de poussière. Ils étouffent eux-mêmes, ils n ont pas de place au soleil ; le cadre où ils se meuvent est trop étroit pour leur activité. Et pourtant, au delà des mers, nous leur montrons tout un monde avec des millions de créatures humaines qui périssent, faute de messagers; de la bonne nouvelle. La science et le commerce ont leurs pionniers et leurs martyrs chaque jour en Afrique. Où sont les nôtres ?... 0 mon Dieu ! quelle idée donnons-nous donc de ton service, que tant de tes rachetés le redoutent et que si peu nous envient!... » Nous parcourûmes aussi les vallées vaudoises du Piémont, où l’intérêt missionnaire en était encore au minimum, puis la Suisse, la Belgique, la Hollande et l’Écosse, où partout nous reçûmes l’accueil le plus chaleureux. Il nous fallait la grosse somme de 100,000 fr. Un ami anglais commença par nous en envoyer 2,5,000, et le reste se trouva peu à peu. Nous eûmes partout des preuves bien touchantes de libéralité. Ici, où j ’avais lieu de croire
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