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7 6 s u r l e h a u t - z a m b è z e . Vous aurez appris, par la voie officielle, la décision de notre. Synode au sujet de la mission qui nous préoccupe. L’urgence de cette oeuvre semble s’imposer à tout le monde. On se le dit, on se le répète, il faut aller de l’avant. Tout nous y pousse. Mais on sent en même temps qu’une telle oeuvre ne doit pas être entreprise à la légère. Aussi a-t-on pensé qu’au lieu de repartir de suite pour les régions du Zambèze, comme j ’en sollicitais l’autorisation, il valait mieux que je visitasse d’abord la France. Cette décision nous eût fait, à ma femme et à moi, une vive peine, si nous n’avions été témoins du bon esprit et de la parfaite harmonie qui ont régné dans toutes les discussions du Synode. Nous allons donc en France, comme nous serions allés au Zambèze, sous l’empire d’un sentiment de devoir, et dans un esprit d’obéissance. XIII Départ pour l5Europe. — L’église de Léribé. — Réunions d’adieu. - lA A travers le Lessouto et la c o lo n ie .M a d è r e . — Londres. — Souvenirs d’une délivrance. ¡ S Les réunions de Mildmay. — Un jubilé. — Mort d’Azaël. — Le major Malan. 7 décembre 1879. En route pour la France ! Oui, il faut bien le croire, quoique nous ne puissions pas le réaliser. Il nous semble que ce n’est que la reprise et la continuation de notre expédition, et notre prière, chers amis, c’est que nos voyages en Europe soient encore plus bénis que ne l’ont été nos pérégrinations dans 1 Afrique tropicale. Et c’est beaucoup dire; mais ce n’est pas trop. Dussions-nous vivre jusqu’à un âge très avancé, ces deux années et demie de notre carrière seront toujours pour nous comme des sommités inondées des rayons du soleil dans un panorama où abondent des ombres épaisses. L’esprit de l’Eglise de Léribé est excellent. Un petit mouvement qui s’était dernièrement manifesté a ajouté quelques noms à notre classe de catéchumènes, et ce qui me réjouit, c’est que ce sont des conquêtes sur le paganisme. Une autre preuve, ce sont nos collectes. Nous en avons eu trois en trois mois. La première a produit un peu plus de ia5 fr., la seconde près de 245 fr., et la troisième près de a5o fr. La collecte chez nous est une partie du service. Chacun apporte son offrande sur la table, et le tout est ensuite consacré au. Seigneur par la prière. Rien ne me touche comme de voir avec quel empressement, avec quels radieux visages les petits enfants apportent leurs pites. Les bébés même au sein de leurs mères ont leurs trois pence ' que leurs petites mains déposent dans le trésor du Seigneur. On m’a parlé d’enfants qui pleuraient parce qu’ils n’avaient rien pour la collecte, ou parce qu’ils n’avaient qu’un « trois pence », le sou de ce pays où l’on ne connaît pas encore le cuivre d’Europe. Il est impossible que cette éducation ne produise pas des fruits dans la vie future de ces petits êtres. Nos réunions, comme toutes nos réunions d’adieu, ont été solennelles ; ce fut surtout la dernière, celle du lundi matin, où plusieurs prirent la parole. Un frisson me saisit quand je vis mon vieil ami, dont l’amitié date de 1. Le trois pence est une petite pièce d’argent qui vaut le quart d’uu schelling (six sous).


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