malheureuse expression vient des ma-Kololo dont certains chefs, hostiles aux missionnaires, ne pouvaient se décider à se prosterner et à fermer les yeux silencieusement pendant que le lé k h o a , le blanc, lui, restait debout et parlait tout seul. Ils craignaient ses maléfices. Pour dissiper tout soupçon, je m’agenouillais tout d’abord avec les évangélistes, et puis nous leur faisions répéter tous ensemble l’Oraison dominicale. Quant au chant, il excitait au plus haut point leur curiosité. Livingstone,. paraît-il, ne chantait pas. Tout simples qu’ils nous paraissent, nos cantiques en sessouto étaient au-dessus de la portée de ces pauvres gens. J’en composai donc deux ou trois, très courts. Le premier, que nous chantons sur l’air du Ps. 100, devint si populaire, qu’on en répéta bientôt les paroles par tout le village. Les chants indigènes ■se composent de récitatifs et de choeurs d’une seule syllabe: Hè ! hè ! ha! ha! à volonté. Aussi la grande difficulté était d’amener ces gens à chanter les paroles. Ils' croyaient qu’il suffisait que nous les chantassions et qu’ils répétassent en choeur un monosyllabe quelconque en harmonie avec la terminaison de chaque ligne. Morantsiane et ses conseillers, craignant que je ne me décourageasse de leurs délais, me pressaient d’attendre à Séchéké le retour de leur messager. La tentation était grande à cause de l’oeuvre que nous avions commencée. Après mûres réflexions, je conclus que le devoir me rappelait vers ceux que j ’avais laissés à Léchoma. On me fournit des canots et je me remis en route. Mon principal but, en retournant, était de faire les arrangements nécessaires pour conduire ma femme, à Séchéké, que je crois plus salubre, et où. elle pourrait plus facilement attendre mon retour de Naliélé, en se livrant a l’oeuvre. Les coteaux de sable et les bois de Léchoma sont une triste solitude qui nous, a révélé dernièrement des dangers dont nous ne nous doutions pas. Elle est infestée délions. Nous ignorions cela. Cependant, par prudence, nous fortifiâmes notre campement d’une forte palissade. Cela n’empêcha pas les lions d’y pénétrer et de déchirer jusqu’au dernier de nos chiens de garde à la porte même de notre tente. , E n retournant à Léchoma, je tombai malade, et j ’eus beaucoup de peine a faire les six ou sept lieues qui séparent cet endroit du Chobé. Je n’arrivai que pour m’aliter, et, pendant quelques jours, pii crut .ma vie en danger. Grâce au Seigneur et aux ;soins éclairés de ma chère compagne, la crise fut favorable et une fois de plus je. fus rendu à la vie. Je suis maintenant en p l e i n e convalescence. En même temps que moi, un de nos jeunes gens, Khosana, tomba aussi malade. Les mêmes soins lui furent prodigués, tant par ma femme que par nos hommes. On crut qu’un mieux s’était déclaré ; c’était un mieux trompeur. La maladie se porta à la tête, et, sans avoir le | délire, notre pauvre garçon poussait des gémissements qui fendaient le coeur. SUR LE H A U T - Z A M B È Z E .
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