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VIII - Léchoma. - Les cataractes Victoria. - Bel accueil - Coup d’oeil sur des ba-Rotei. - A Séchéké. - Les traces de Lmngstone. La date de ma lettre, j ’en suis sûr, ne manquera pas de vous causer de la oie. Nous sommes donc au Zambèze, grâce à notre bon Père céleste qui nous t onduits et protégés, comme jadis son peuple d'Israël. Je d-at peu de c ^ e e notre voyage de Mangouato à travers le plus triste des déserts. Dès le lébut par la faute d’un guide qui prétendait connaître le chemin, nous fîmes Îausse route et nous voyageâmes trois jours sans eau. Heureusement que nous avions alors la compagnie de Lipoukoé, un des évangébstt sion des bé-Ghouana envoie au lac Ngamt chez Morèmi, le Cet excédent homme, plein d’énergie, avait des chevaux, et, grâce a son se “ pûmes, en rebroussant chemin, aller passer le dimanche auprès d’une mare. Toute bourbeuse et repoussante qu’elle fut, cette eau s Ifs; ■ Q"'iq«» m■ a ”” H H i Lipoukoé après nous être mutuellement recommandés à la garde de Dieu. Nos pensées suivirent longtemps le wagon de ce mo-Tlapmg si remarqu à tous égards. Il faisait tout seul avec sa famdle un voyage qui a été fatal a plus d’un blanc. L’endroit où il va courageusement porter 1 Evangile est le plus fiévreux de toute la contrée. Nous ne pouvions nous Pentrain la gaieté de Lipoukoé et de son excellente femme. Que Dieu es bénisse et fasse prospérer leur oeuvre et celle de leur collègue Koukoé qui a t ï t r t r W m S r ^ e nous rencontrâmes ensuite furent des ma- Saroa, les bashmen de ces pays, misérables créatures, qui ne v iv e *q u e de racines, de baies sauvages et du produit de leur chasse. Leur est-il arnvi de tuer un éléphant, un buffle, une girafe ou quelque autrepiècedegib.ertoute la communauté émigre et établit ses quartiers auprès * au’ à ce qu’un nouveau succès les induise à transporter leurs pénates ailleurs. Les traces de nos wagons les amenèrent à nous. Ils nous avaient pris pour £ 1 2 2 , t * 1 » b » ,« .M r.. Frustrés d. leur . . t » - , du ,e , « , 1 - rent en nous faisant prendre une direction qui nous eût conduits à Mababé. Gela nous fit perdre plusieurs jours, et ce ne fut pas sans peine que nous rentrâmes dans le bon chemin. La monotonie du pays et nos préoccupations rendirent cette partie du voyage ennuyeuse et fatigante. C’est vers la fin de juillet que nos voitures s’arrêtèrent à Léchoma, l’endroit le plus rapproché du Zambèze à nous connu, d’où nous pouvions encore la même nuit renvoyer nos boeufs au delà de la bande de forêt infestée de la tsetsé. A l’ouïe de notre arrivée, le messager de Khama vint vers nous avec la décourageante nouvelle qu’il ne lui avait pas été permis de pénétrer dans le pays des ba-Rotsi, à cause de troubles politiques qui le désolaient. Je le renvoyai avec un présent pour le nouveau roi, demandant aux chefs subalternes de le transmettre sans retard. A supposer qu’ils le fissent, il devait s’écouler six semaines au moins avant que la réponse pût me parvenir. Nous résolûmes de tirer le meilleur parti possible de ce regrettable délai en allant faire une excursion aux cataractes Victoria : — ma compagne sur une litière de ma confection, portée sur les épaules de quatre robustes indigènes, ma nièce à âne, nous autres à pied avec une douzaine de porteurs chargés d’une petite tente, de nos vêtements, de nos provisions ; tous à la file, bivouaquant tous les soirs dans un bercail de branches d’arbres, et entourés de grands feux pour.éloigner les bêtes sauvages; partant chaque matin avant le lever du soleil, quitte à nous reposer au milieu du jour pour préparer notre repas. C’est ainsi que nous fîmes ce trajet, pique-nique difficile et fatigant, mais que nous ne regrettons pas. Nos porteurs et les visiteurs qui ne manquaient pas, appartenaient à différentes tribus vassales des ba-Rotsi, et venaient de différents quartiers. Nous avions des ma-Soubiya, des ma-Totéla, des ba-Toka, des ma-Chapatané, etc., et tous, le croiriez-vous, comprenaient et parlaient notre langue, je veux dire le sessouto. Tous les matins, nous avions la prière avec eux, et tous les soirs, nous leur enseignions un passage de l’Ecriture et le beau cantique de notre frère Duvoisin : « A ré binéleng Yésou (Louons Jésus). y> C’est une douce pensée qu’on le chante maintenant sans doute dans plus d’un hameau où le nom de Jésus n’avait jamais été connu. C’est le ier août que, pour la première fois, nous contemplâmes le cours majestueux du Zambèze, avec ses rives et ses îlots couverts de forêts que dominent de place en place les baobabs et les palmiers. Nous le suivîmes jusqu’aux cataractes, pendant six jours de marches modérées. La beauté des points de vue, la magnificence et la grandeur du panorama que chaque contour et chaque hauteur renouvelait et déroulait à nos yeux, nous rendaient muets d’admiration. Les cataractes elles-mêmes sont formées par une fissure qui s’étend d’une rive à l’autre du fleuve, un kilomètre à peu près. Dans ce gouffre, le Zambèze,


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