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I I I sable. Un procès de sir J. Swinburne avec la Compagnie dont il était le directeur a causé tout cela. — Des ruines sont toujours tristes. Mais pour le chrétien et pour le missionnaire, il y a quelque chose de tout particulièrement mélancolique dans l’abandon des mines de Tati. Nul ne peut dire ce que les mines de diamants ont fait pour ouvrir le centre de l’Afrique, et nul ne peut dire ce qu’eussent pu faire les mines de Tati, et celles de Wata, à trois cents milles au moins plus au nord, que Lobengoula avait permis à Baines d’exploiter. Quoi qu’il en soit, Dieu dirige tous les événements. Le flot de la civilisation s’avance lentement, mais sûrement, et avec une puissance que redoute Lobengoula, mais qu’il ne peut arrêter. Encore un peu de temps, et ce flot aura roulé ses ondes sur toute l’Afrique centrale et renversé tous les obstacles. La curiosité nous porta aussi à visiter des ruines qu’on trouve presque partout dans ces parages. Celles-ci couronnent les collines voisines de Tati'. Les murs, qui ont 4 pieds d’épaisseur à la base, sont bâtis à sec de pierres grossièrement équarries et réduites à la longueur d’une brique. A l’intérieur et à certaines hauteurs, des rangées de petites pierres sont disposées de façon à former des zigzags, et dénotent un goût qui m’empêche de les attribuer aux indigènes. Dans l ’enceinte de ces murs, on voit encore les traces des hauts fourneaux où l’on fondait le fer. Tout le pays environnant et une grande partie du pays des ma-Tébélé est aurifère. On montre encore dans les environs de Tati des mines très anciennes que le temps a plus ou moins comblées. Il paraît même qu’en creusant les puits que j ’ai visités, on est tombé sur des galeries de date évidemment très reculée. Tout cela soulève le plus captivant de tous les problèmes de cette mystérieuse Afrique : le problème ethnologique. Quelles sont les origines des grandes familles africaines?... Plusieurs l’ont abordé, mais personne ne l’a encore résolu d’une manière satisfaisante. Il serait autant présomptueux que prématuré de ma part d’exprimer une opinion. Ce qui me frappe en lisant les voyageurs modernes, c est que les ba-Nyaï ou les ma-Khalaka font partie d’une immense famille dont les branches, sous différents noms, s’étendent jusque dans la région des grands lacs. Bien que leur langue présente quelque affinité avec le zoulou, leurs moeurs et leurs coutumes sembleraient plutôt les rapprocher des bé-Chouana, mais sans les assimiler entièrement à eux. Mais revenons à Tati et reprenons notre voyage. N’apercevant aucun changement dans l’état de mon pauvre garçon et craignant que celui des autres n’empirât, nous décidâmes de nous remettre en route. Nous traversions maintenant un pays sans eau. Donc pas moyen de s’arrêter. Il fallait voyager i • Maintenant ces ruines ont complètement disparu.


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