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— Eh bien, regardez ce grand fleuve. Savez-vous où il va? — Non. — L’avez-vous jamais vu à sec? — Jamais. — Eh bien, c’est l’oeuvre de Dieu, le vrai Dieu que nous prêchons. Personne ne l’a aidé. Il a parlé, et le fleuve s’est mis à couler, et il coulera toujours, jusqu’à ce que Dieu lui dise : C’est assez ! Cela donna lieu à des questions et des commentaires. Le temps s’envolait rapidement. L’étape suivante nous amène crhez Njonjoro, qui, avec un autre petit chef mo-Mboé, doit nous servir de guide et d’interprète. Avant d’y arriver, nous voyons le confluent du Loéti, une petite rivière qui vient de l’ouest, en faisant de grands circuits, me dit-on ; puis, un peu plus loin, celui du Kabombo, sur la rive gauche. C’est le principal affluent du Zambèze. Formé par deux cours d’eau qui prennent leur source dans la capitale de feu Sékoufélé, coulent du nord au sud d’abord, puis s’unissent en une rivière large et profonde, le Kabombo va droit à l’ouest pour rejoindre le grand fleuve. Tout ceci, d’après des renseignements qui me paraissent dignes de foi. Le panorama a quelque chose de grandiose, mais sans pittoresque, et trop vaste pour la photographie. Nos gens signalent deux petits canots qui traversaient rapidement le Kabombo et disparaissaient sous les arbres qui bordent le rivage. « Us se sauvent, les coquins ! » crient-ils. Et immédiatement de leur donner la chasse, fort amicalement, du reste. Oui, il n’y a pas encore longtemps, que partout on se sauvait et que les villages devenaient déserts à la vue d’un mo-Rotsi, et non sans raison. Ce n’est plus le cas, même dans ces quartiers reculés. Nous trouvâmes des canotiers avec une dizaine d’autres pêcheurs paisiblement accroupis, séchant et rôtissant du poisson. En me voyant, leurs figures s’illuminent. « Louméla morouti! loumèla morouti! » c’est un chorus de louméla morouli; car chacun veut faire entendre le sien. « Quand tu nous disais, ce certain dimanche en sortant de la maison de prières, que tu viendrais nous visiter, nous en doutions, nous. Et cependant, tu es venu ! Louméla morouti! » Us nous offrent de bonne grâce leurs poissons rôtis. Autrefois, mes gens s’en seraient emparés. Nous leur parlons du Sauveur, nous leur chantons un cantique, et nous nous séparons d’eux comme de vieux amis. Partout nous trouvons des hommes qui ont entendu l’Évangile à Léalouyi. Je suis de plus en plus curieux de voir jusqu’où vont les échos de nos prédications. Nous voyons fréquemment des étrangers à l’église. Je me suis souvent demandé c'e qu’ils emportaient de l’Evangile. Je me fais toujours un devoir, en sortant, d’aller leur dire une parole amicale. Nous les visitons aussi régulièrement que pos


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