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, Ah! si je pouvais redevenir jeune! avec quelle ardeur je m’appliquerais à l’étude de la médecine! Et, muni de tout le bagage possible, médical et théologique, avec quelle joie je partirais pour soulager les misères physiques et les misères morales de ces pauvres païens! Eux ne comprennent pas qu’envoyés de ce Jésus « qui guérissait toutes sortes de maladies », nous ne puissions guérir celles du corps aussi bien que celles de l’âme. Une guérison est à leurs yeux une preuve de notre apostolat. Les en blâmerons-nous ? Notre mission, elle aussi, a été bien éprouvée. Tous les membres de la famille zambézienne ont eu la fièvre; voilà M“* L. Keck qui, désespérant de s’acclimater ici, va reprendre le chemin du sud. Et nous qui avions salué son arrivée avec tant de joie et d’espérance!... Ce sont surtout nos pauvres amis Béguin qui ont souffert. Les rapports qu’on nous faisait d’eux nous avaient effrayés. J’allai les visiter il y a quelques semaines. Ils étaient alors relativement mieux, et ma visite n’a été qu’une visite d’agrément. Je les ai trouvés dans une méchante hutte basse, obscure, mal aérée, toute encombrée de leurs caisses. Ils s’y étaient réservé un petit coin qui leur sert de chambre à coucher; un autre, plus petit encore, qu’on appelle salle à manger; il faut presque y manger sur le pouce faute de place; il y en a même un troisième qu’ils décorent du nom de salon, à cause de deux chaises qui y sont entassées. Je souffrais pour eux, pour cette jeune dame surtout, si récemment sevrée du confort de la vie civilisée. Mais l’activité de notre jeune frère, l’énergie qui semble lui sortir par tous les pores, l’entrain et l’air de contentement de notre jeune soeur, au milieu de ce rude apprentissage par lequel nous avons tous à passer, et les sourires de leur florissante enfant, tout cela faisait un heureux contraste et m’a fait du bien. Bientôt ces chers amis quitteront ce réduit et s’installeront dans la grande maison temporaire que M. Béguin a déjà élevée. Ils y auront de la place, de l’air, de la lumière, et, espérons aussi, abondance de santé. Ce sera nn palais pour eux. Leur oeuvre en est encore à ces commencements si difficiles, où missionnaires et indigènes cherchent à se connaître et à faire mutuellement l’éducation les uns des autres. Mokouaé et ses conseillers ne perdent jamais de vue leur dignité; ils ne sont nullement modestes dans les prétentions qu’ils affichent, m dans les égards qu’ils exigent; ils supportent difficilement qu’on leur fasse la leçon et qu’on les astreigne à quelque chose comme une rèqle même pour les services du dimanche. Cependant, petit à petit, la position de nos amis se dessine et s’affermit. Eux aussi ont fait un petit tabernacle qui peut abriter la moitié de leur auditoire. Les services sont bien suivis, et l’école, sous les soins dévoués de Jacob et de sa femme Noréa, est des plus florissantes. Là aussi, on parle de quelques âmes sérieuses qui se déclareront


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