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La saison des pluies. — La santé des missionnaires. ^ÎUne visite à Séfoula. — Deuils et espérances. — Le mouvement dés esprits.!« Deux réunions bienfaisantes. — Appels et témoignages. — Léwa- nika. — Portes ouvertes. — Où sont les hommes ? Séfoula, i» avril i8g5. Tant pis si je tombe dans les banalités des désoeuvrés de la civilisation en vous parlant du beau et du mauvais temps. Il est de fait que la saison qui s’en va a été bien extraordinaire. Les pluies, qui commencent régulièrement vers le 20 novembre, ont été de deux mois en retard ; et, au lieu de ces fortes averses qui inondent tout, nous avons eu une chaleur suffocante, des vents brûlants qui balayaient les nuages dès qu’ils se formaient à l’horizon, un soleil de feu qui grillait tout. A la fin de février, alors que d’ordinaire là plaine est sous l’eau depuis le commencement de janvier, les piétons la traversaient encore sans difficulté. Nos ba-Rotsi s’en désolaient; dépuis plus dé vingt ans ils n’avaient vu chose pareille, et ils avaient déjà donné à cette année phénoménale le nom de la «: marche à pied » ou « marche à séc y> (oka enda banjé). C’est que, pour eux,' pas d’inondation veut dire pas de chasse, pas de fourrures pour l’hiver, pas de changement de domicile — ce dont leur humeur remuante ne s’accommode guère. Mais, ce qui est bien autrement grave pour tout le monde, ce sont les maladies, les grippes, l’influenza, les fièvres surtout qui sévissent et qui, tant parmi les indigènes que parmi nous autres, Européens, n’épargnent que peu de gens. Les consultations, qui n’ont pas d’heures fixes, la distribution des médecines, ne sont nullement affaires de récréation et sinécure. Il ne se passe pas de jours que nous ne regrettions l’absence d’un médecin de profession parmi nous. Notre urgent appel de Kazoungoula restera-t-il vraiment sans écho? Ne s’est-il encore présenté aucun homme de l’art qui se sente appelé de Dieu à cette vocation, la plus belle de toutes? Aller de ville en ville, disons de village en village, faisant du bien, guérissant les malades et prêchant l’Evangile du royaume de Dieu à l’exemple de Jésus lui-même, et en marchant sur ses traces l je le demande, est-il sur la terre une vocation plus digne de la sainte ambition d’un jeune homme chrétien ? SUR LE H AU T -ZAM B È ZE .


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