notre évangéliste W. Mokalapa le billet suivant : « Selon le désir et à la requête du roi, je te fais savoir, mon père, que Litia lui a écrit, s’humiliant de ses égarements et l’informant de son retour à Dieu. Il lui demande son autorisation pour renvoyer sa deuxième femme, et il l’exhorte lui-même à ne pas hésiter plus longtemps à se donner à Jésus et à l’accepter pour son Sauveur. Il lui cite Jean III, 16, et ajoute en soulignant que celui qui ne croit pas est condamné. Le roi lui a répondu : « Je suis bien réjoui d’apprendre que tu reprends ta place parmi les enfants de Dieu. Mais je me réjouis et je tremble. Ta profession d’aujourd’hui est-elle plus sincère que celle d’hier? Qu’est-ce qui me le prouve? Sois homme aujourd’hui, sois vrai et ne va pas encore tromper Dieu, les missionnaires et la nation. Oui, renvoie Mokèna. Tu as été une pierre d’achoppement pour tout le monde. Moi-même j ’avais honte et j ’étais triste quand les missionnaires parlaient de toi comme d’un renégat. Me croyant déjà sur le point de me convertir, mes conseillers me disaient : « Gomment peux-tu y songer? Voilà ton fils qui a été élevé « par les missionnaires, instruit par eux; il avait même cru ces choses et « aujourd’hui il les renie ! N’est-ce pas une preuve qu’elles n’ont rien de bon « et rien de vrai? » Peut-être un jour, moi aussi, j ’entrerai1. » i . « S’étant joint à nous, dit M. Jalla, pour la réunion des « convertis », le lundi soir, il nous fît une humble et franche déclaration de rompre avec le monde et dè se donner à Dieu. « Désormais, « dit-il à ces jeunes garçons et filles, je suis des vôtres; je vous considère comme mes frères, car, « moi aussi, je veux être un enfant de Dieu, et lui demander la force de lui être fidèle cette fois-ci. » La note dominante de la réunion, où chacun peut exprimer ce qu’il éprouve, fut, on le comprend, celle de la joie et de la reconnaissance. « Le dimanche 7 octobre, Litia se leva encore devant un nombreux auditoire et dit : « Ne me con- « sidérez plus des vôtres désormais, car j ’ai rompu avec les liens de Satan pour devenir un enfant de « Dieu. Si j’ai renvoyé ma deuxième femme, ce n’est pas que je ne l’aimasse pas ou qu’il y ait eu « quoi que ce soit entre nous; je l’ai fait uniquement pour obéir à Dieu et pour le servir. Hâtez-vous « donc de vous convertir à Lui, puisqu’il vous en donne occasion et qu’il enlève lui-même tout empê- « chement. Vous ne direz plus maintenant que ce sont vos maîtres qui vous empêchent de vous con- « vertir. » « Pendant tout ce temps, tout le monde baissait la tête, les jeunes chefs surtout; un jeune homme cependant se déclara aussi. Ah ! ils sont durs à la détente. Espérons au moins qu’une fois convertis, ce sera pour tenir ferme aussi. J’aime mieux cela que les conversions en masse, par entraînement ou imitation. « Avec Litia, une nouvelle ère semble commencer, non seulement pour Kazoungoula, mais pour tout le pays. Il se montre, en effet, aussi bien disposé que possible; il est aimable, poli, respectueux. Quelques jours après son arrivée, il a banni de son village la bière indigène, a dit officiellement qu’il avait renoncé à invoquer les ancêtres et à consulter les devins, et a poussé tous ses subordonnés à suivre le culte et à envoyer leurs enfants à l’école, disant que nous, missionnaires, nous n’étions pas venus seulement pour les chefs, mais pour tous, hommes et femmes. Tout cela de son propre mouvement... » Plus loin, M. Jalla ajoute : « Litia, en passant à Séchéké, n’est pas allé, selon la coutume indigène, faire ses dévotions sur le tombeau de Ngouana-Ngono, le chef défunt; auparavant déjà, lorsqu’il avait été désigné pour Kazoungoula, il avait refusé de s’adresser aux mânes de ses ancêtres et aux devins pour connaître l’issue de son voyage ; et maintenant, au lieu d’inaugurer son village par une cérémonie païenne, il me demandait d’en consacrer la fondation par la prière à Dieu. J’acceptai naturellement et, le jour de la cérémonie, Litia répéta publiquement toutes ces déclarations... » Quelque pessimistes que soient mes vues sur le mouvement actuel, il est indéniable qu’il est assez prononcé pour tourner les pensées du peuple vers les choses de Dieu. Or, la foi vient de l’ouïe et l’ouïe de la parole de Dieu. Pourquoi donc n’oserions-nous pas attendre de grandes choses ? Qu’y a-t-il d’impossible à notre Dieu ? Son bras est-il raccourci, qu’il ne puisse délivrer ? Son oreille est-elle devenue pesante, qu’elle ne puisse écouter?
27f 90-2
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