amusés, tous s’amusent encore et s’en vantent; c’est le chemin qu’ont suivi leurs pères et qu’à leur tour ils tracent et élargissent encore pour leurs enfants. Comme le disait le roi avec un sentiment de honte : « Nous avons grandi et croupi dans le bourbier, comment pourrions-nous en sauver nos enfants? » Nos expériences ici ont été dures et humiliantes; le voisinage de a capitale est une atmosphère empestée, et je m’explique maintenant tous les déboires que nous a causés la belle école de Séfoula et l’insuccès appa- rent de la prédication de l’Evangile. C’est là le côté sombre de l’oeuvre; pour moi c’est la plaie purulente du paganisme du Zambèze, la plaie des plaies. Mais ce n’est pas à dire que nous devions nous décourager; si le mal est grand, nous apportons le souverain remède Et si c était un miracle de la grâce de Dieu et de son Évangile qu’un peuple de « sanctifiés » pût surgir au sein d’une cité aussi corrompue que Corinthe, croyons qu’ici aussi, dans la lie du paganisme zambézien, Dieu se glorifiera en faisant passer un grand nombre de nos pauvres ba-Rotsi de la mort à la vie! Les défaites apparentes ou momentanées sont souvent les conditions d’une victoire assurée. Elles font notre éducation. Après ces quelques observations générales, il sera intéressant de parcourir chaque station pour voir ce qui leur est spécial. Pour cette revue, nous suivrons 1 ordre géographique. Pour quiconque se rend du Sud au pays des ba-Rotsi, il doit nécessairement passer par Kazoangoula, où 'se trouve le gué et ou s opèrent toutes les traversées. La station est située à quelques minutes du village, sur une colline qui domine la rive gauche du fleuve. Son missionnaire, M. Louis Jalla, a reçu plusieurs encouragements pendant les six derniers mois écoulés; aussi commence-t-il son rapport en disant que la période écoulée a été « celle où les lueurs d’espérance s’accentuent ». En effet, tandis que, pendant les derniers mois de i8g3, la population vivait dans des angoisses perpétuelles, à cause de la crainte qu’on avait d’une invasion des ma-Tébélé, en mars i 8 9 4 on apprenait la mort de Lobenqoula, ce qui iaisait succéder le soulagement à l’anxiété. En même temps, la moisson pouvait avoir lieu; elle était d’autant plus la bienvenue que les mois précédents avaient été assombris par une famine qui a lait plusieurs victimes. Malheureusement, l’abondance a plutôt éloigné que rapproché les gens des choses de Dieu; pendant le temps de la famine, fis semblaient beaucoup plus disposés a écouter la prédication et les exhortations qui leur étaient adressées, denbîèrqU aV6C 6 recommencèrent les chants, les danses et les orgies Cependant les cultes du dimanche ont toujours été bien fréquentés, avec
27f 90-2
To see the actual publication please follow the link above