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promet pour l’an prochain, que pour des questions de poste, d’agents et autres que nous ne pouvons pas régler par correspondance, il serait désirable que l’un de nous lit une échappée à Palapchoué et jusqu’à Kimberley. Aucun de mes frères ne pouvant quitter si longtemps sa famille et sa station, je me suis mis à leur disposition. De Kimberley au Lessouto, par voie ferrée en partie, il n’y a plus qu’un pas. Il a donc été décidé que j ’irais jusque-là pour resserrer les liens de famille qui nous unissent à nos frères du Lessouto et plaider la cause de la mission du Zambèze parmi les Eglises. Pour moi, le Lessouto est une nouvelle patrie, nous y avons vécu et travaillé pendant vingt-six ans. Voilà plus de dix années que nous l’avons quitté. La seule pensée d’y retourner après tous les changements qui y ont eu lieu, et dans mes circonstances présentes, me faisait frémir, et j ’espérais que mon Maître m’épargnerait cette épreuve. Mais je suis convaincu de l’opportunité de ce voyage, le dernier que je puis y faire; le chemin pour moi est clair, aussi pas d’hésitation. Je renonce à mon voyage chez les ma-Choukouloum- boué, et je vais me rendre à la Vallée pour « disposer de ma maison », prendre congé de mes chers ba-Rotsi et de Léwanika, et partir. Mais si nous profitions de la conférence pour jeter un coup d’oeil sur l’oeuvre et noter où elle en est*? Nous avons à lutter contre un fléau terrible, un Goliath monstrueux, qui nous défie jusque dans nos foyers : c’est l’épouvantable corruption qui règne et qui sévit dans ce pays ; on ne peut la dire, encore moins peut-on l’exagérer. Les institutions sociales, l’absence de tout contrat, même le plus élémentaire, dans la question du mariage, la polygamie, l’esclavage surtout, source intarissable de tant de maux, la favorisent et tuent la conscience; l’opinion publique est muette et ne flétrit point les atrocités qui se commettent en plein jour. J’en savais long, hélas ! et croyais n’avoir plus rien à apprendre sur le sujet, mais un contact plus fréquent et plus intime avec la capitale m’a révélé des abîmes là où je n’en voyais pas, des abîmes à vous remplir d’effroi. Il n’y a pas de jeunesse dans ce pays, à peine y connaît-on l’enfance, A l’âge qu’en d’autres pays on considère comme celui de l’innocence, les enfants des deux sexes ici se sont depuis longtemps, au su de tout le monde, familiarisés avec le vice et se vautrent dans la fange de l’immoralité. Un mot malheureux excuse tout: Ba bapalal disent les grandes personnes, les parents eux-mêmes: « Ils s’amusent. » Qui les condamnera, qui les réprimandera? Grands et petits, seigneurs et esclaves, pères et mères, tous ont joué avec le péché, tous se sont i. Pour écrire ces pages, nécessaires à qui veut comprendre la suite des faits, je me sers de mes propres rapports et de ceux de mes collègues qui ont été résumés dans le Journal des Missions (juillet 1897). SUR LE H A U T - Z AM B È Z E .


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