Nous serons là, s’il plaît à Dieu, pour l’installation de Litia. Les chefs de Séchéké, qui viennent le chercher, sont journellement attendus. Les canots qui conduiront nos jeunes princes Litia et Kaïba amèneront les approvisionnements que nous attendons. C’est l’heureuse solution d’une difficulté ; cela simplifie pour le roi la question des canots et nous soulage, nous, de moitié pour la nourriture de quatre-vingts ou cent hommes pendant plus de deux mois. Mais ces grands changements et les dilemmes de la situation ne laissent pas que de préoccuper. Que Dieu veille encore sur le peuple ! Qu’il nous dirige, nous, nous aide et nous bénisse 1 a mai 1894. Et c’est donc bien vrai, après tout, que tant de nos lettres soient définitivement perdues’ !... Que sont-elles devenues? Pour moi, la perte de ces lettres est un malheur irrémédiable. Dieu l’a permis pour des raisons et pour un but que je comprendrai sans doute plus tard. Pour le moment, ü s’en est servi comme d’une pierre de touche pour nous faire réaliser tout ce que votre affection et votre sympathie ont de vrai êt de profond. Votre anxiété à notre sujet nous le dit. Seulement, il arrive souvent que celles qui viennent d’Europe s’en vont faire des excursions au pays des ma-Chona et même à Quilimane ou au Moçambique ! C’est vrai, je vous assure. Et puis, après avoir langui, moisi, oubliées dans quelque coin, ou lancées de bureau en bureau, elles nous arrivent comme des naufragés, avec des enveloppes malmenées, et des adresses couvertes de timbres illisibles. Heureux encore quand elles nous arrivent. Vieilles de date, sans doute, mais leurs précieux messages n’ont rien perdu de leur fraîcheur et de leur parfum... Nos amis les méthodistes primitifs ont partagé toutes nos vicissitudes de correspondance. Pauvres amis, ils ont eu bien d’autres difficultés que les nôtres ! Ils nous ont quittés à la fin de juin et ne sont arrivés au pays des ma-Choukou)oumboué que fin décembre. Si j admire chez frère Buckenham l’éiiergie, la persévérance, l’habileté de ses mains qui ont sauvé son expédition, et chez mon plus jeune frère Baldwin, sa douceur, sa piété intelligente et son humilité, je dois le dire, la patience dé M" Buckenham m’édifie profondément. Ne décernons pas le titre de héros à la légère : n’est pas héros qui le paraît. Il est des héros dans l’ombre, qui après^un éu“ me rén.Î S‘n°n 'R r j l j de “ S Ie“ reS- SOat P°"rtaQt arrivées 4 leur destination, mais
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