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respectent rien.? En une nuit, ils grignottent une paire de souliers. Vos vêtements, si vous n’y prenez pas garde, les portraits et les textes suspendus' ■aux murs, les livres précieux sur les rayons de la modeste bibliothèque, subiront le même sort. Les ’ caisses de provisions ! soyez tant soit peu négligents, et quand vous irez les ouvrir, vous risquez fort de n’y plus trouver qu’un monceau de terre humide, toute une colonie de termites, et dans les mains il ne vous restera plus que des pellicules de bois, légères comme des plumes, minces comme du papier, au lieu des fortes planches qui formaient les caisses. Les voleurs d’ici ri’y pouvaient rien; mais ces formidables insectes, Si chétifs d’apparence et qui travaillent toujours à couvert, vous ont joué le tour et s’en sont emparés. 11 n’est pas de précautions que nous n’essayions de prendre pour protéger, quelque peu nos constructions temporaires contre ces destructeurs invincibles. Nous carbonisons les pieux,, nous nous servons du goudron quand nous en avons, et sur une termitière comme .celle-ci qui est toute leur oeuvre, nous élevons nos bâtisses sur une forte assise de sable de plusieurs pieds de profondeur, que les termites ont plus de peine à travailler que la terré. C’est un grand travail; nous l’avons fait pour l’église; nous n’avons pas d’autres moyens moins dispendieux et plus efficaces à notre portée.. Ce travail est celui des. femmes, que nous payons à la journée avec de la verroterie blanche, là monnaie. courante du pays. Avec un collier, deux au plus, de ces.perlès, on se procure tout : une pioche, une fourrure, un poisson; on paie le: médecin et le diseur de bonne aventure, et on se rend lés dieux propices. Aussi longtemps que j ’étais pourvu, j’eus foule. Mais ma provision s’épuisa. J’en offris des bleues que je croyais jolies, moi qui déteste ce genre de choses. Mes dames ba-Rotsi, elles, retroussèrent le nez et s’en moquèrent. Outre leur couleur qui n’est pas de mode, elles sont maudites et ne sont connues que .sous le nom néfaste-de sa kou fa moréna, la mort du roi. On prétend que le grand Sépopa en avait un collier quand ses sujets se révoltèrent, l’attaquèrent, et que, dans sa fuite, il alla mourir de ses blessures sur ta rive du fleuve. Raisonnez avec cette gent-là 1 On ne voudrait pas de mes sa koafa moréna, même si j ’en faisais cadeau. Et, en attendant, les pluies tombent, l’inondation est là montant toujours. Concevez-vous mon embarras? Une caravane de ma-Mbari du Bihé arriva à point. A grand’peine, et comme grande faveur, je pus obtenir d’eux deux kilogrammes de cette précieuse verroterie pour la somme de a5 fr. ! Dès qu’elles en eurent vent, les femmes accoururent. Je fus coulant avec elles. Je leur montrai ma petite provision qui ne remplissait pas une assiette, je leur déclarai que c’était tout et que, par conséquent, je serais obligé de leur donner moitié blanches, moitié bleues. Chose extraordinaire ! elles crurent à ma bonne foi et se mirent au travail avec SUR LE H A U T - Z AM B È Z E .


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