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moment pour nous de trembler et de céder à l’émotion. C’est celui de nous rapprocher de notre Dieu, de nous retremper dans sa communion, de nous ceindre de courage et de force, et d’aller joyeusement en avant. — Nous prenons le chemin du désert que nous ne connaissons point. Les Creux nous ont accompagnés jusqu’ici. C’est comme la planche qui nous rattache encore au rivage ; une fois levée, nous serons sevrés de tous nos amis, et privés pour longtemps sans doute de tous rapports avec eux et avec le monde civilisé. Mais l’Eternel est notre lumière et notre délivrance, de quoi pourrions-nous avoir peur ? Rives du Limpopo, 27 juillet 1877. C’est hier que nous avons traversé le Limpopo, quelques jours après avoir quitté la station Hofmeyr ; mais des jours qui comptaient. Nous avions couché à une petite distance du fleuve, près d’une belle fontaine sans nom, où, pour la première fois, nous avons trouvé des palmiers chargés de fruits. Nous lui avons donné le nom de Fontaine des palmiers ; elle nous a rappelé l’Elim des Israélites. Nous y serions restés volontiers quelques jours, car nous nous sentions bien fatigués. Pendant deux ou trois jours, nous avions dû nous frayer un chemin à coups de hache. Mais sachant le Limpopo si près, nous levâmes le camp. Nous arrivâmes vers onze heures à la rivière, et nous dételions nos voitures sur la rive septentrionale, quand Jes derniers rayons du soleil disparaissaient à l’horizon. Nous avons eu bien de la peine à traverser cette rivière, parce' qu’elle roule sur un lit de sable profond. Nous étions tellement épuisés de fatigue, que tout ce que nous pûmes faire après le passage fut de parquer nos ânes, attacher nos boeufs, puis rendre grâces à Dieu. On s’aperçut seulement alors que trois boeufs malades avaient été laissés de l’autre côté de la rivière. Qui ira les chercher ? La lune se lève tard ; les crocodiles ont une telle renommée dans ces quartiers que pour une fortune aucun de nos gens ne se fût aventuré à traverser de nuit les fourrés de roseaux qui bordent la rivière, et nous-mêmes nous n’aurions pas osé prendre sur nous de les envoyer. Nous remîmes cette affaire avec confiance au Seigneur. Les lions et les hyènes hurlèrent dans différentes directions ; cependant, le lendemain, on trouva les trois boeufs se promenant dans la torêt. C’est aujourd’hui jeudi, nous allons nous reposer jusqu’à lundi prochain. Nous avons tué un boeuf, présent de M. Hofmeyr, de sorte que nous ne manquerons pas d’occupation à le dépecer et à le sécher. Tout le monde est dans la joie au camp ; on se baigne à la rivière, on admire les baobabs, une véritable forêt près d’ici. Du reste, nous n’avons à nous plaindre de personne ni de.rien. Les lions nous ont souvent envoyé leurs salutations, mais ne nous ont jamais encore honorés de leurs visites. Nos wagons commencent à faire piteuse mine, les toiles qui les recouvrent sont déchirées et nous risquons de coucher bientôt à la belle étoile. C’est que les buissons et les arbres épineux de ces pays ne badinent pas. Si vous jetez les yeux sur la carte de Baines, vous y remarquerez un groupe de collines a travers lesquelles passe le Bubyé ; nous sommes à la pointe de celles qui sont au sud-ouest de ce cours d’eau. Jusqu’ici nous avons suivi les traces du wagon d’un monsieur Foster qui est allé à la chasse aux éléphants. Maintenant nous devons quitter ces traces, car elles nous eloigneraient trop de notre but. Nous allons avoir à nous frayer la H travers les bois, guidés par la boussole. Quand nous aurons atteint la Z tagne de Bohoa (Wochua de Baines), nous ne serons plus loin des p reW s ' ba-Nyai N o u s espérons trouver sur la route un chef des ba Khalaka, du nom de Mathipa, chez lequel nous pourrons renouveler un peu nos provisions qui baissent sensiblement. Nous avons passé un dimanche béni au Limpopo, et nous y avons fait la commémoration de la mort de notre divin Sauveur Le pays que nous traversons en ce moment est fort sec • mai, n;« ■ R i JUSqU’iCi’ H H B bêtes n’a™ s Encore souffert!" froid de f mme V ° ÜJ0UrS une Pro™ i0“ de bouteilles remplies de thl B B Sg m KÊÊn^M IH I vous envoient leurs salutations. Tout est paix et enVdn’ p W V°)rai9e ■ l~ B " ■ *“ «- ~ H H B B »


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