dizaine de jours avec nos frères, dix jours bien r e m p b s , bien bénis, mars qu, s’envolèrent trop vite. - En voyageant dans ce pays, j a. été frappé de lin- fluence que notre mission du Lessouto, sa langue et notre littérature exercent parmi ces tribus. Nos trois wagons eussent été chargés de livres sess° " tos> L e nous les aurions tous vendus sans peine. Partout on nous obsédait de demandes de livres, surtout de Nouveaux Testaments. Nos amis avaient réservé une fête de baptême pour notre arrivée. Un modeste et primitif édifice fut complété pour l’occasion ; la cloche, une belle cloche aux sons argentins, sonna pour la première fois à.grandes volées pour appeler fidèles et païens. Six jeunes hommes, naguère païens, confessèrent publiquement le nom du Sauveur et reçurent le sceau du bapteme Ge fut une scène émouvante. Au Lessouto, les femmes sont plus facilement attirées a l’Évangile que les hommes; la souffrance les y a préparées. Ici, 1 Evangile opère surtout parmi des jeunes gens, de jeunes pères de famille. C es, 1 ave de l’Éqlise. Pendant ce touchant service, que notre frere Berthoud conduisit en chi-gouamba, bien des larmes coulèrent, des larmes de componction en pensant au passé, et de confiance en plongeant le regard dans 1 avenir. Asser dans une allocution, fit une émouvante allusion au temps tout seul avec Eliakim, il défrichait ce jardin du Seigneur. Le soir, nous primes ensemble la communion. Nous nous séparâmes de nos amis, reposés, ¡ M H — j raqés. Valdézia est pour nous l’Elim de notre voyage L oeuvre de nos amis est intéressante, la bénédiction de Dieu repose sur elle. - Je ne dis rien de Lurs bontés pour nous, et pour-cause, je ne saurais par ou commencer. Ils ont mis tout à notre disposition, même les provisions qu ils se procurent si difficilement. Ils n’avaient pas attendu notre arrivée pour nous acheter quelques boeufs, et pour choisir les meilleurs de leurs attelages afin de les échanger contre nos boeufs fatigués et malades L influence de nos amis ne s’étend pas seulement sur les noirs, mais aussi sur les blancs. Le Seigneur s’est servi de leur captivité à Marabastad pour les rendre encore plus populaires qu’ils ne l’étaient auparavant. Berthoud est médecin, se Lccès en cette branche lui valent parmi les blancs comme parmi es noire beaucoup de considération et d’influence. Creux, lui, est évangéhste par excellence. Sa connaissance approfondie de l’anglais lui ouvre bien des portes. Il prêche aux fermiers dans cette langue, les visite, et surtout est à la J i s Ï des boissons spiritueuses, qui sont le fléau du pays. Aussi le craint-on daG o l L Î S ' e s t une mission entièrement soutenue par les enfants de l’Église hollandaise du Cap. C’est là qu’est mort Mac-Kidd, un Ecossais> diane serviteur de Dieu, dont les natifs encore aujourd hui ne prononcent e nom qu’avec le plus profond respect. M. Hofmeyr est maintenant à la tête de l’oeuvre. C’est un Africander L un homme puissant en foi et en oeuvres, au coeur brûlant d’amour et d’enthousiasme pour le service de son Maître. L’esprit qui l’anime s’est communiqué à ses gens. Pour eux, l’expédition du bo-Nyaï est la réalisation d’un beau rêve, ou plutôt la réponse à d’ardentes prières. Quand Mabille vint ici avec Berthoud en quête d’un champ missionnaire, M. Hofmeyr leur montra les Spelonken et les ba-Nyaï ; il avait fait la même chose auparavant au Dr Dalzell de la mission Gordon. Son coeur brûlait du désir de voir les ba-Nyaï évangélisés ; et il serait parti lui-même si quelqu’un avait pu prendre sa place. Il a pour notre mission toute l’admiration et toute l’affection des pieux Hollandais du Cap. Aussi, vous pouvez penser quelle réception on nous fît quand nous revînmes à Goedgedacht. On chargea nos wagons de farine, de maïs, de patates, sans oublier poules, cochons, pigeons, chats, et que sais-je encore ! Nos gens me disaient : « Regardez, Monsieur, comme nos wagons croissent ! » Je pensais, moi, à l’arche de Noé. — Le dernier dimanche que nous passâmes avec nos amis fut solennel. De la chaire partirent de pressants appels de consécration et de dévouement qui nous firent faire de profitables retours sur nous-mêmes. Dans une réunion spéciale de l’Eglise, notre ami dit à son troupeau : « Qui va avec nos frères de France et du Lessouto chez les ba-Nyaï ? Que chacun s’examine ! » Le lendemain, au point du jour, il vint me dire : « Cher frère, le Seigneur me demande pour vous ma main droite ; mais c’est bien, vous l’aurez. » A midi, deux autres hommes, les piliers de l’Eglise, se présentèrent. « Le Seigneur prend mes meilleurs hommes, dit-il, mais ils sont siens ! » La veille de notre départ eut lieu, le soir, une réunion d’adieux qui renouvela pour nous les scènes bouleversantes du Lessouto. On sentait battre des coeurs pleins de foi et de dévouement. « Nous allons à la guerre, » disaient ceux qui partaient avec nous, « comme les Israélites contre les Amalécites ; demeurez ici, soutenez les mains du serviteur de Dieu, et priez pour nous. y> ■— « Mon frère bien-aimé, » me dit M. Hofmeyr sous l’empire d’une profonde émotion, « voici trois de nos enfants que nous vous remettons, pour aller avec vous porter l’Evangile aux ba-Nyaï, pour lesquels nous avons tant prié. Il nous en coûte de nous séparer d’eux à cause de la position qu’ils occupaient parmi nous. Mais le Seigneur les appelle ; et si j ’ai un regret, c’est que mes fils Jean, Henry et Christophe soient trop jeunes pour aller, eux aussi. » Puis se tournant vers ces trois hommes, debout au milieu de l’assemblée : « Souvenez vous, » dit-il, « que l’engrais qui fait croître la semence de l’Évangile, c’est la chair et les os des disciples de Jésus-Ghrist. » Mais je ne me sens pas capable de vous en dire davantage. Ce n’est pas le i. C’est le nom que les Boers donnent aux blancs nés dans le sud de l’Afrique.
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