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douceur. Fermer les yeux et élever le.coeur en haut, c’est le seul remède, mais il est efficace. M. Waddell, lui, le cher ami, a procédé tout de suite à l’érection de notre tabernacle, c’est-à-dire un abri des plus rudimentaires en attendant que nous puissions construire notre église. Il en avait préparé la modeste charpente à Séfoula, et M1Ie Kiener en avait cousu la toile pour la toiture ; de sorte que le travail fut vite terminé. Complété, il aura, ce tabernacle, n mètres sur 7. Mais cette toile! Voyez comme Dieu prévoit nos besoins! J’en avais fait une commande dans le temps ; le marchand l’avait longtemps négligée et, pour réparer sa faute peut-être, il doubla la quantité de la commande. J’eus beau me récrier, la toile était là. Mais sans l’erreur du marchand, je n’aurais pas eu mon tabernacle'. En attendant mieux, ce nous sera un abri précieux. Tout près, deux forts piliers bien étayés portent la cloche des enfants de France, qui va commencer son ministère dès le lendemain. Ce jour-là, le samedi, une agréable visite au roi, une bonne battue dans la ville, notre réunion de prières du soir, d’une actualité spéciale,. et nous étions prêts. Le dimanche matin, le ciel était gris, mais pas de pluie. Nous étions encore à déjeuner, et n’avions pas encore sonné la cloche que les tambours annonçaient le roi. En effet, le voilà qui s’avance là-bas avec une suite nombreuse, une masse d’hommes. De femmes, naturellement, pas une. Ce n’est pas chose facile que de faire asseoir tout ce monde. Le roi, c’est le seul dieu que l’on connaisse ici; une fois placé, son atroce bande de musique s’installe devant lui, le vulgaire fait le-vide, non seulement autour de la majesté royale, mais aussi autour des principaux chefs, chacun selon son rang. Mais je suis maître ici et malgré un peu d’hésitation, de malins sourires et des claquements de langues, on reconnaît mon autorité et .on se soumet. L’ordre établi, les rangs formés, le service commence, et frère Jalla fait de pressants appels, en prenant pour texte la parole de Philippe à Nathanaël : « Viens et vois ! » Puis, la réunion terminée, et après quelques moments d’entretien avec Léwanika' les sérimba gémissent, les tambours beuglent, le cortège se forme, et comme dimanche dernier, tout l’auditoire s’en va en masse. La pluie se prit à tomber l’après-midi; donc, pas de seconde réunion possible. 1. Quelques années plus tard, nos lettres pour l'Europe, l'accumulation de plusieurs courriers se perdirent ou ne savait trop comment Eu Europe et eu Afrique, ou se livra à toutes sortes de conjectures. Force nous fut de renouveler les commandes d’apprivisionnemeuts qu'elles contenaient. L'année suivante, ou découvrit toutes ces lettres au bureau de poste à Palapchoué, au fond d’une caisse où elles avaient été oubliées. Elles furent naturellement expédiées à leurs adresses. Les marchands s’empressèrent dexécuter ces commandes comme les autres, de sorte que nous reçûmes une double q J n liS de provisions. Plus tard, quand je partis, et que la peste bovine interrompit toutes communications avec le Zambèze et que nos amis se trouvaient manquant de tout, je compris pourquoi Dieu avait permis cette erreur et cette surabondance. avait


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