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votre libéralité et votre touchant empressement le témoignent. Déjà vous apportez vos sous, votre argent et votre or.,Vous avez compris : « le Seigneur en a besoin! s» (Ps. CIII, i), 12 mai 1892. Nous vivions plus à la Maison des missions que vous ne pensez. Seulement nos pensées s’égaraient un peu dans le bâtiment nouveau qui abrite votre école de prophètes. Nous aurions voulu en connaître chaque chambre, chaque recoin pour nous associer d’autant mieux à tous les détails de votre vie journalière. Et quand je dis nous, c’est d’elle que je parle. Nous n’étions B S Ü B j 0h ! comme je revis ces trente années de pèlerinage avec elle, Que d Ebénézer qui jalonnent notre route ! Que de sommités lumineuses! Et même dans la sombre vallée de l’épreuve, ou pliant sous le faix du jour qu il faisait bon d’être ensemble; et, le soir, quand notre porte était fermée et que tout seuls, tout entiers l’un à l’autre, nous faisions ensemble le bilan des travaux, des joies, des peines de la journée, comme nous nous sentions torts pour reprendre la tâche du lendemain ! Personne ne saura jamais ce qu’elle a été pour l’oeuvre de Dieu, ce qu’elle a été pour moi comme missionnaire. Elle aimait la société. Elle a immensément joui de sa visite en Europe. • Comme l’abeille, elle prenait son miel a toutes les fleurs. Dans son extraordinaire mémoire, rien ne s’oubliait, rien ne s effaçait. Et des amis, chez desquels nous n’avons fait qu’un court passage seraient bien étonnés de savoir la place qu’eux, et ce qui les concerne, occupaient dans ses souvenirs. Elle était mon répertoire à moi. Elle aimait son intérieur. Elle avait le culte de la vie du foyer domestique!... Elle n’avait pas plus que moi, encore bien moins que moi, l’humeur voyageuse. Mais, quand 1 appel de Dieu s est fait clairement entendre, immédiatement, sans hésiter sans consulter a chair et le sang, elle a tout sacrifié, tout quitté, même son cher Léribé, et la fait joyeusement. Au milieu de tous les orages qui ont bouleversé les deux dernières années de sa vie, elle disait toujours avec émotion que Dieu lui avait accordé une grande bénédiction et une grande joie. La grande bénédiction, c’était M Kiener ; la joie, c était ma présence à la maison. Je n’ai pas fait de ongue absence 1 an passé. J’étais à la maison pour la première fois, depuis plusieurs années, pour mon anniversaire de naissance. Aussi, quelle fête elle avait pr parée ! Elle sentait que c’était la dernière fois qu’elle serait avec moi pour cette occasion-là. Et je la vois encore se laissant choir sur une chaise et iondre en larmes... Gela me rappelle un des premiers anniversaires de notre mariage, àLéribé.


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