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perdu en la perdant, elle! Et pourtant c’est vrai, .« il s’est fait pauvre, afin que par sa pauvreté je devinsse riche. » Oui, riche dans ce monde. Avec Jésus, j ’ai tout trouvé ; avec son royaume, il m’a tout donné. Le trésor qui me venait de lui, il ne me l’a pas ravi pour toujours parce qu’il l’a pris pour l’ornement de ses palais. Non. Mais son départ me révèle, dans le coeur des enfants de Dieu de presque tous les pays d’Europe, une mine inépuisable de richesses, de prières, de foi, d’amour, de sacrifices et de bénédictions qui sont, pour notre chère mission du Zambèze, un crédit inestimable et la meilleure des assurances contre la paralysie du déficit. Parmi mes correspondants, je remarque qu’un bon nombre ont passé avant moi par les grandes eaux de l’affliction. D’autres, hélas! y passeront à leur tour. Voici encore une bonne parole que je voudrais partager avec eux. « Impossible, m’écrit un ami, que vous n’ayez pas eu votre part de la joie de Pâques, un rayon de lumière céleste venant non pas encore dissiper, mais traverser et éclairer vos noires ténèbres. Vous en aurez été inondé et comme transporté dans la gloire à venir, au moins pour un moment, car ici-bas les Thabor ne peuvent pas durer toujours. Mais, je m’en souviens, Jésus a dit : « Vous vous réjouirez, et nul ne pourra vous ravir votre joie. » La joie de la Pentecôte a duré toujours. J’en ai comme l’assurance intérieure, vous devez avoir goûté la joie de Pâques et la joie de la Pentecôte. Le Seigneur n’est-il pas fidèle? » — Oui, c’est bien cela, la joie de Pâques et la joie de la Pentecôte ! Ne vivons pas absorbés dans le passé, ne nous apitoyons pas sur le présent, mais travaillons pendant qu’d fait jour en vue de 1 éternité. David disait M. et il avait une excellente raison pour le dire « Il m’est bon d’avoir été affligé. » Il est des bénédictions que nous ne pouvons recevoir que par ce canal; il est de grandes leçons que nous ne pouvons apprendre qu’à cette école et pas ailleurs, à l’école de « l’Homme de douleur ». On me dit que notre deuil a été béni en Europe pour quelques âmes. Je crois qu’il l’a été de même ici. Elle répétait souvent : « 11 a compté mes allées et mes venues — my wanderings », et j ’ajoute : Il a tenu compte de ses larmes et de ses prières. Le petit mouvement qui a réjoui ses derniers regards sur la terre n’a pas, il est vrai, produit tout ce que nous en attendions. Cependant il y a un petit nombre de personnes qui cherchent le Seigneur, et quelques-unes mêmes qui professent de l’avoir trouvé. J’ai réuni celles qui m’inspirent le plus de confiance en une classe de travaillés, d’m- quirers (chercheurs) comme diraient les Anglais, pas encore une classe de catéchumènes, mais à laquelle je donne un enseignement spécial. Au grand complet, avec les Litia, elle compte dix ou onze membres. Outre des jeunes gens qui vivent chez nous comme élèves ou comme ouvriers, il s’y trouve trois femmes d’un village voisin pour lesquelles nous avons prié pendant plus de deux ans. Elles font notre joie. Nous croyons que l’oeuvre de la grâce est commencée en elles. Outre nos réunions de prières privées, où nous sentons bien que nos frères méthodistes sont pour nous une force, nous avons dû commencer une- réunion de ce genre le mercredi matin. Peu de personnes la suivent avec régularité en dehors de notre petit groupe d’habitués ; mais c’est une réunion intime d’un grand intérêt pour tous. Mais, chers amis, en vous associant à nous, vous voulez avant tout que nous fassions une oeuvre sérieuse, n’estee. pas ?■ Sur le fondement unique, nous ne voudrions pas édifier de la paille ou du bois,: mais bien de l’argent, de l’or et, si c’est possible, des pierres précieuses. Or, ces conversions, tout en m’ehcourageant parce que je ne puis pas y méconnaître entièrement l’action du Saint-Esprit, ne me donnent pas une satisfaction complète. Je vous confie ines arrière-pensées sans déguisements pour que vous en fassiez avec nous ün sujet de. prières et de supplications. Les feuilles de la repentance sont bien là, donc l’arbre a de la vie, mais je voudrais trouver plus de fruits. La notion du péché est faible chez nos néophytes zambéziens. Je voudrais voir des pécheurs terrassés comme Paul sur le chemin de Damas ; des âmes angdissées qui ne peuvent retenir le cri de douleur : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé? » Il me semble que ces pauvres païens doivent nécessairement passer par le Sinaï avant d’arriver au Calvaire. A Dieu ne plaise que je veuille « limiter le Tout-Puissant! » II peut ouvrir le coeur de Lydie, comme aussi foudroyer le geôlier de Philippes. Les exemples n’en sont pas rares en Europe, parmi ceux surtout qui ont grandi dans une atmosphère chrétienne. Mais je parle de pauvres païens qui ont croupi dans les ténèbres de la superstition et dans la fange du péché. J’ai peur de ces professions où la joie du salut brille en même temps que la douleur de la repentance, de ces Israélites qui s’enfuient bien loin de l’Égypte et passent même la mer Rouge, mais qui meurent au désert, sans arriver à la Terre promise, de ces croyants qui n’ont jamais su ce que c’est que le Saint-Esprit. Et le nombre en est grand, ailleurs qu’en Afrique. L’exemple de mon cher André m’empêche de me réjouir sans crainte. Tout en conservant sa profession, il n’a pas prospéré spirituellement depuis qu’il nous a quittés et que le monde le cajole. Je vous demande instamment d’unir vos prières aux nôtres pour demander au Seigneur de le faire sortir vainqueur de la crise qu’il traverse et qui décidera de toute sa vie, de le délivrer des terribles pièges qui lui sont tendus (il est question, en effet, de le donner comme mari officiel à la fille aînée du roi), de le ramener et d’en faire un monument de sa grâce et un fidèle évan- géliste. Vous savez, enfin, que, depuis deux ans surtout, nous avons eu des jours sombres et des temps bien difficiles. Nous avons fait de dures expériences.


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