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38o SU R L E H AU T -ZAM B È ZE . Et il nous faut une grande mesure de prudence et de charité pour maintenir entre nous de bons rapports. Je vous disais que le roi avait envoyé à nos frères méthodistes l’ordre de quitter le pays, et que tous mes' efforts en leur faveur avaient échoué. Depuis lors, Léwanika a cédé à mes instances : il a permis à nos frères de rester « pour apprendre la langue et les coutumes des gens d’ici ». J’en bénis Dieu. Car je savais qu’avec leurs pertes de boeufs, ces amis ne pouvaient pas partir, et je craignais que, s’ils restaient en dépit des ordres du roi, ils ne fussent exposés à toutes sortes de tracasseries. Le roi déclare qu’il ne veut pas leur permettre d’aller fonder une mission ni chez les ma-Ghoukouloumboué, ni chez les ba-Toka. Seulement, j ’espère que, quand les esprits seront un peu calmés, et que nous pourrons discuter les affaires raisonnablement, il finira par céder. Séfoula, 28 juillet 1891. ... Quoi qu’il en soit, nous tiendrons la position, aussi longtemps que nous le pourrons avec la grâce de Dieu. Je sais combien vous pensez à nous ces temps-ci. Cette pensée seule nous fait du bien. Que nous avons donc besoin d’être soutenus ! Vous qui, du sommet du coteau, nous regardez, luttant dans la plaine avec l’ennemi, ne vous relâchez pas, que vos mains ne deviennent pas pesantes; priez et redoublez d’ardeur. Par moments, on dirait que l’ennemi, en nous terrassant dans la poussière, va triompher. Nous savons bien que la victoire est certaine, mais la lutte est acharnée!... Il faut qu’on sache que le soldat de Jésus-Christ ne cueille pas les lauriers de la couronne de vie dans un jardin ravissant où il se promène dans les allées sablées en pantoufles de velours... Nous avons déjà appris bien des choses dans l’art de la guerre depuis que nous sommes au Zambèze, mais appris comme on apprend tout dans la vie pratique, aux dépens d’une expérience personnelle, souvent dure et humiliante. Et puis, quand nous commencerons à devenir de bons soldats, notre carrièrè sera fournie, il faudra poser lés armes et céder la place à d’autres. Le regret ne peut pas être de poser les armes, mais de n’avoir pas au commencement de la bataille eu toute cette somme d’expérience qui eût fait de nous de meilleurs soldats. C’est triste d’être conscrit toute sa vie. Ce qui me fait parler ainsi, c’est que, avec toute notre expérience du Les- souto, je crains que nous n’ayons pas encore parfaitement compris nos Zam- béziens... On dirait que nous jetons les fondements de notre édifice sur le sable mouvant; nos efforts n’aboutissent pas, depuis six ans que nous sommes SUR LE HA U T - Z AMB È Z E .


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