l’établissement. Il disait, dans un langage qui ne se traduit pas en français : « Laissez-les s’amuser. » Il y a quelque chose de comique, à notre âge, de nous entendre gravement saluer : « Salang ! lé bapalé hànthlê ! Restez en paix et vous amusez bien ! » Quelquefois c’est d’un comique qui vous arracherait des larmes. Un jour, un homme venait de Séchéké et nous apportait la nouvelle de la mort de l’enfant de ma nièce. <r Et comment as-tu laissé M. et M“ Jeanmairet? s’enquit ma femmegg||gMais bien, ils s’amusaient! — Comment! ils s’amusaient, et leur enfant vient de mourir? » — Et l’homme part d’un gros éclat de rire. 11 y a là quelque chose de profondément triste, parce que c’est là, je crois, la clef du Caractère des ba-Rotsi. Il n’y a rien de sérieux pour eux. Tout dégénère ou en amusement ou en dégoût. Aussi ne sont-ils pas susceptibles d’efforts intellectuels, et ne peuvent-ils endurer la moindre contrainte. On comprend aisément le peu de prise que les choses de Dieu ont sur ces natures frivoles. « Fils de l’homme, ces os secs pourraient-ils bien revivre ? — Tu le sais, Seigneur, d
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