1811 I l i l temps de crise dont, à distance, il vous est peut-être difficile de saisir toute la portée. Je ne dis rien de l’opposition cpie la reine Mokouaé et la princesse Katoka ont fomentée contre nous. La tourmente est passée, et tout annonce que notre école va prendre un nouvel élan. Mon incessante prière, c’est que l’oeuvre de Dieu s’affermisse et prospère entre nos mains ! Vous nous savez seuls à Séfoula depuis plus d’une année. L’école absorbe la plus grande partie de mon temps. Quand je ne suis pas à l’école, je visite les villages avoisinants. Et, en dehors de ces deux branches, les plus importantes de l’oeuvre, une foule de petits devoirs se disputent et émiettent mon temps. Dans un isolement comme le nôtre, c’est certainement une grande bénédiction que d’être très occupé; mais c’est pénible de sentir qu’on ne suffit pas à la tâche, qu’on fait peu et qu’on ne fait rien de bien. Le temps s’envole on ne sait comment. C’est souvent le noir dans l’âme que nous faisons le soir le bilan du jour. Et cependant, nous nous sentons l’un et l’autre si fatigués, que nous soupirons toujours après l’heure du coucher. Est-ce le climat ou la paresse ? J’essaie bien de devancer le jour; mais c’est alors le seul moment que je puisse appeler mien, et il passe vite. Ma chère femme ne peut pas m’aider dans l’école comme elle le faisait il y a six mois. Elle n’est pas forte, elle est souvent malade. Et les charges de notre établissement tendent toujours à augmenter plutôt qu’à diminuer. Ainsi, cette année, nous avons deux filles du roi de plus sous notre toit. Ces neuf filles, on le comprend, donnent du travail et du souci à une maîtresse de maison. Ce sont déjà les matériaux d’une pension. Et il faudrait qu’une dame pût s’en occuper exclusivement. Outre les filles, nous avons des garçons comme vous le savez. Je ne parle pas de nos vachers et domestiques, mais de garçons qui sont chez nous pour s’instruire. Parmi eux se trouvait un mo-Mbounda que nous aimions beaucoup. Mais les ma-Mbounda sont terriblement sauvages et indépendants; ils ne pouvaient souffrir de voir un des leurs se métamorphoser, croyaient-ils, en un blanc. Ses parents lui ont cherché une femme une enfant — et ils ont tant fait que le pauvre garçon nous a quittés. Nous en avons un autre, que nous considérons comme 1 exaucement de nos prières. C’est un mo-Choukouloumboué, Nyondo, qui peut avoir 15 ou 16 ans. Marmiton du roi, il accompagnait souvent’ son maître dans ses visites à Séfoula. Et quand j ’allais à Léalouyi, il ne manquait jamais aux réunions. Je ne veux pas dire qu’il ait des besoins religieux,
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