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B i ¡ l l i 1: I suivant qu’on parle de théorie ou de pratique. Le roi ne me donnait pas de repos par ses importunités. Mais qui prendrait ma place ici pendant que je prêcherais là-bas ? — Après bien des hésitations, ma chère femme a pris son grand courage, et, plutôt que de renvoyer à vide notre petit auditoire, elle a bravement fait les services et expliqué la Parole de Dieu. Et je sais que tous ceux qui ont écouté ont été très intéressés. Quand je m’absenterai désormais, je saurai que Séfoula ne perdra rien, tant que ma femme ne sera pas alitée. Ngouana-Ngombé, lui aussi, a pris sa petite part du deuxième service et a dit d’excellentes choses. Il parlait sur : « Ne soyez point en souci de ce que vous mangerez. » — « Quand je me suis mis au service du missionnaire, dit-il, c’est un fusil qui était l’objet de tous mes désirs. Je me demandais souvent quand j’aurais fini mon temps et pourrais le posséder ! Quand je l’eus, je me crus l’homme le plus heureux du monde ! Un fusil ! Mon fusil ! il ne sortait jamais de mes pensées. Je me levais de nuit pour bien m’assurer que je le possédais vraiment. Je l’admirais constamment. Mais depuis que je connais le Seigneur Jésus, c’est Lui qui a pris possession de toutes mes pensées et de tout mon amour, et j ’oublie presque que j ’ai un fusil. Il est là, suspendu à mon chevet des jours et des jours, sans que je le regarde. Quand j ’entends quèlqu’un parler d’un fusil, je me dis : Tiens, c’est vrai, moi aussi j ’ai un fusil. Quand j’ai commencé à prendre goût à l’instruction, je désirais ardemment posséder une chemise. Aujourd’hui j ’aime les vêtements, mais ils me viennent sans que je m’en tourmente l’esprit. » C’est un cher garçon. Je voudrais en faire un bon évangéliste. Le roi aussi est bien disposé, mais c’est tout. Pourtant sa soif des choses de Dieu est quelque chose de bien remarquable... Quand Aaron et M. Goy sont allés lui faire leurs adieux, ils devaient revenir passer le dernier dimanche à Séfoula, et nous devions avoir la communion. Malheureusement, la pluie les arrêta et les retint jusqu’au samedi soir à Léalouyi. Le roi comptait qu’ils resteraient pour le dimanche ; nos amis ne se sentirent pas libres de le faire, et revinrent. C’était une faute dont je suis en grande partie responsable et que j ’ai amèrement regrettée. Léwanika, lui, n’y comprenait rien. Il me dépêcha une lettre écrite par Séajika où il déversait sa tristesse. « Comment, deux missionnaires, nous quitter un samedi soir, quand nous nous réjouissions tant de les avoir pour le dimanche ! je ne vous comprends pas !... » Ces bonnes dispositions du roi, sur lesquelles toutefois nous ne nous appuyons pas trop, rendent bien des choses faciles. Les chefs, ceux qui nous entourent, tiennent à honneur d’être en bons termes avec nous. Ceux qui nous ont fait le plus souffrir l’an passé sont ceux qui cette année nous sont du plus grand secours pour nos travaux. Si seulement c’était la même chose à Séchéké!


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