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pagnés au Zambèze, où il a travaillé sérieusement. Converti à un âge trop avancé pour suivre l’école, il s’est développé par ses propres efforts. Il sait peu de choses, mais il possède le précieux talent de bien enseigner aux autres le peu gu’il sait. Je voudrais pouvoir enseigner à lire avec le même succès que lui. Il avait acquis une grande influence dans le pays; il laisse bien des regrets derrière lui, mais il laisse aussi en souvenir le beau tableau d’une famille indigène chrétienne. Nos évangélistes nous quittent avec une affection que nous leur rendons sincèrement. Ils ne seront pas perdus pour nous; au Lessouto ils feront connaître le Zambèze et aimer la mission. Une lettre de la conférence du Lessouto nous a fait du bien. Nos frères déplorent la misère qui force ces jeunes Églises « à tendre la main » à leurs amis pour soutenir leur mission intérieure. Matériellement, nous ne pouvons raisonnablement attendre que fort peu d’elles. <r Mais si elles vous donnent des ouvriers, disent nos frères, elles auront déjà beaucoup donné. » Car, les ouvriers eux aussi, sont rares. Ce que nous désirions ardemment, c’est que les Eglises du Lessouto, comme Églises, eussent une part dans notre oeuvre. Eh bien, si elles nous donnent de leur pauvreté en nous envoyant des ouvriers, Dieu les bénira, et nos amis feront le reste. La vie au Zambèze est difficile, mais les ba-Souto s’y adaptent beaucoup mieux que nous. Leurs besoins sont peu nombreux et plus simples, et ils peuvent vivre du cru du pays.. Ils comprennent beaucoup mieux que nous ces populations sauvages et s’en font aussi mieux comprendre. Ce sont des noirs, il y a un degré de parenté entre eux et les Zambéziens qui favorise la confiance. Nous sommes des blancs, nous, des gens d’une autre race, dont on se défie, et non sans raison. La confiance de ces populations ombrageuses est pour nous, Européens, une conquête à faire, une conquête lente et longtemps douteuse. XXXVI L’école. Progrès moraux. Les chiens enragés. — Activité de Ngouana-Ngombé. — Bonnes dispositions du roi. — Visite à Léalouyi. — Sérieux entretien avec Léwanika. — Maïbiba. — Aux portes de la mort. ^ L’école prospère. — Un temps de crise. — Visite aux . deux capitales. — Temps meilleurs. — Un enfant prodigue qui se repent. — Perspectives d’avenir. Séfoula, i5 décembre 1888. Encore seuls, et, en écrivant ces mots, je sens bien que la solitude s’étend immensément loin dans toutes les directions. Si nous avions besoin d’un secours immédiat, d’où pourraiWl nous venir? Heureusement que nous savons depuis longtemps que Dieu est pour nous un refuge et un appui et un secours fort aisé à trouver. (Ps. 46> 2.) J’avoue qu’avant le départ de nos amis, la perspective de rester seuls, tout seuls à la brèche, ne m’effrayait pas peu. J’avais peur surtout de cette école avec son implacable régularité. Dieu a eu pitié de nous, et de la tâche ardue pour laquelle nous sentions le besoin de nous ceindre de force, il a fait une source de jouissance. L’école ne pouvait perdre entre nos mains, bien que je reconnaisse à Aaron certaines aptitudes spéciales que je n’ai pas. Le nombre des élèves a augmenté, et continue à augmenter toutes les semaines. Nous avons maintenant soixante-cinq élèves qui tous vivent (à peu d’exceptions près) sur l’endroit même. Le roi a permis à quelques-uns de ses jeunes serviteurs de venir à Séfoula pour suivre l’école. L’entrain et un excellent esprit régnent parmi nos jeunes gens. Vous ne diriez pas les mêmes bandits de l’an passé qui nous faisaient tant souffrir. Ils sont respectueux et pleins d’égards envers nous. Au lieu de manger nos moutons — il est vrai que nous n’en avons plus à manger -S ils vont le samedi, jour de congé, chasser pour nous et se disputent toujours le privilège de nous rendre de petits services. Quand ils abattent un boeuf ou que leurs esclaves reviennent de la pêche, la part du père et de la mère est toujours là. Il ne faudrait pas attacher à tout cela une trop grande importance. Je signale simplement ces bonnes dispositions pour montrer que Dieu, en réponse à nos prières, se souvient que notre courage est une plante grimpante qui ne peut pas se soutenir par elle-même et qu’elle a besoin de supports; les supports, il nous les donne.


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