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parfaitement désintéressé dans la question, puisque je suis Français, j ’étais prêt, s’ils le voulaient absolument, à les assister de mes conseils et à les seconder dans leurs démarches. Je termine en expliquant ce qu’est un protectorat, les chances qu’il entraîne* etc. Léwanika à mes côtés trépignait d’impatience. Les discours qui suivirent montrèrent qu’on m’avait compris. <r Si tu veux les masolé, disait-on à Léwanika avec une respectueuse fermeté, qu’ils viennent, mais seulement quand nous n’y serons plus. Nous te servons parce que tu es roi et souverain, mais si tu deviens le motlanka, le sujet d’un maître et d’un étranger, c’est une humiliation que les ba-Rotsi n’accepteront jamais. Nous avons accueilli les baroali, ils ont notre confiance et notre affection; soyons dociles à leurs enseignements et voyons ce qu’ils feront de cette nation fatiguée par des querelles intestines et sanguinaires. Ce qu’il nous faut, à nous, ce sont les barouti, et nous les avons. » Les chefs demandèrent d’acclamer en masse, selon la coutume qu’ils ont de clore les grandes questions, et donner ainsi une manifestation publique de la confiance de la nation dans ses missionnaires. Léwanika contrarié se retira. A ma suggestion, il réunit le soir toutes les principales têtes au kachandi pour discuter plus librement la question. Mais la discussion n’était plus possible. Les chefs s’étaient concertés et avaient leur parti pris. Le roi était monté. De part et d’autre, tout en s’efforçant de maintenir le décorum obligatoire, on lançait des flammes. Nous étouffions dans cette atmosphère chargée d’électricité, et nous nous attendions à voir éclater un violent orage. « Les missionnaires, nous les comprenons; voilà nos hommes : nous leur donnerons nos enfants ; mais nous ne voulons pas d’étrangers pour nous gouverner. » « Demanflez-moi donc pourquoi je les veux, moi ! n répliquait Léwanika. — Se tournant vers moi en les montrant du doigt, il ajoutait avec amertune : « C’est pour me protéger contre ces ba-Rotsi-là; tu ne les connais pas, ils en veulent à ma vie. » Et ses likomboa (ses serviteurs favoris), s’enhardissant, vitupéraient: « Contrains donc cette gent-là d’avouer ses mensonges et ses complots! Allez, nous savons tout et depuis longtemps. Demain, nous vous mettrons en jugement, nous vous forcerons de dévoiler vos menées, et nous verrons comment vous vous en tirerez ! n Les insultes ! c’est un vocabulaire étonnamment riche ici; il y en a pour tout le monde. J’interposai quelques paroles de conciliation; on m’écouta, je crus l’oragé conjuré. Je me trompais. Le lendemain, de bonne heure, la place publique était bondée lorsque le roi y parut. Séoli, un des ministres, qui doit sa grande influence à la force de son caractère autant qu’à sa position, ouvrit le pitso du jour par un violent discours. C’est, au su de tout le monde, un des plus compromis; il se SUR LE H A U T - Z A M B È Z E .


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