x x n INTRODUCTION . la douleur du moment avec patience et soumission et regarder avec foi vers le Tout-Puissant, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Nous croyons que rien n’est perdu, que l’oeuvre est commencée, et que, un jour ou l’autre, suivant le plan de Dieu, nous verrons nos voeux se réaliser et l’Évangile annoncé aux ba-Nyaï par des missionnaires ba-Souto et français. Puissent les Églises de France et d’Afrique envisager les choses à ce point de vue et porter cette oeuvre sur leur coeur, avec plus d’amour encore et de foi que par le passé! a Cet échec inattendu affligea nos jeunes Églises, mais ne les découragea pas. Les missionnaires, poussés en quelque sorte par leurs troupeaux, se réunirent en conférence à Thaba-Bossiou et décidèrent de ne pas abandonner l’entreprise. Le gouvernement du Transvaal lui-même était revenu à de meilleurs sentiments ; et il nous avait indirectement fait savoir qu il ne mettrait aucun obstacle à une nouvelle expédition pourvu qu’elle fut conduite par un homme de confiance (à leur point de vue), et qu’une déclaration en règle de ses marchandises fût faite à qui de droit en entrant sur le territoire de la République. Mais l’homme, où était-il? M. H. Dieterlen, qui était tout désigné, avait reçu un emploi important à notre école supérieure et nous ne pouvions nous passer de lui, et puis il nous fallait aussi ménager un peu les susceptibilités de ceux dont la conscience était mal à l’aise à son sujet. Pour une mission si délicate et si difficile on aurait voulu que quelqu’un dont les sentiments étaient bien connus depuis longtemps s’offrît. Il ne l’avait pas fait Tannée précédente ; il ne le fit pas non plus cette fois. Pour a courir, il fallait qu’il se crût envoyé ». C’est alors que ses frères lui adressèrent à l’unanimité un appel pressant. Ce qui suit dira comment lui et sa chère compagne obéirent à cet appel et quelle direction nouvelle ce coude du chemin, auquel ils étaient si brusquement arrivés, allait donner à leur vie. ^ Dieu est admirable dans l’éducation qu’il fait de ses enfants. Il Ta été dans la nôtre ; nous l’en adorons et le bénissons. La station de Léribé que, vingt ans auparavant, nous avions été appelés à fonder, était un poste avancé dans une province dont le vieux paganisme, si entamé ailleurs, avait fait sa forteresse. Là dominait un chef intelligent, mais renégat de longue date, ombrageux, jaloux de son autorité et d’une volonté de fer. Nos travaux avaient été bénis. Une Église, peu considérable quant au nombre, mais riche de foi et de vie, s’était peu à peu groupée autour de nous. Les vexations continuelles, de véritables persécutions, dont nous avions ensemble été les objets, nous avaient singulièrement unis. Nous vivions avec eux comme nous vivions pour eux. Nous étions une famille. Pendant dix-sept ans nous avions habité des abris temporaires et très primitifs, nous avions longtemps soupiré après quelque chose de meilleur, mais notre vie avait été remarquablement mouvementée et aventureuse. Depuis un peu plus d’un an, notre désir était satisfait. Nous occupions une belle et spacieuse maison au milieu d’un jardin des plus beaux, entièrement notre création. Léribé, adossé à une grande montagne couroqnée de rochers, près d’une gorge pittoresque et avec un panorama splendide, Léribé était devenu une station idéale. « Goûterons-nous jamais de ses fruits? » demandait Mme Coillard, en se promenant le long d’une haie de cognassiers nouvellement plantés. Hélas ! non, c’est pour d’autres que nous les avions plantés. Me mouvant dans un district immense, faisant de fréquentes courses d’évangélisation, chevauchant des journées, des semaines entières, accompagné des hommes et des jeunes gens de mon troupeau, partageant leur nourriture, couchant avec eux sous les rochers ou dans les huttes hospitalières, il y avait dans cette vie un je ne sais quoi qui me fascinait. Oui... Mais il fallait que le charme de cette vie, tout légitime qu’il me parût, fût brisé ; il nous fallait une autre discipline à l’école du Seigneur ; il fallait que, « vidés de vaisseau en vaisseau », nous apprissions Vobéissance ; il fallait surtout que nous comprissions mieux encore que la consécration — une consécration vraie et entière jpg- n’est pas une simple doctrine ou un acte isolé, mais la trame même, le principe de la vie. De vagues pressentiments nous hantaient bien ; car, en partant, Mme Goil
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