on est calme quand on se confie vraiment à Dieu. « Je me coucherai et je dormirai en paix, disait le Psalmiste, car c’est TÉternel qui me fait habiter en assurance. » Mon voyage de retour se fit pourtant sans mésaventure. Au contraire, j’emmenais du renfort. Mes compagnons de voyage, MM. Dardier et Goy, paraissaient si heureux et jouissaient tant, qù’àvec eux je me sentis tout rajeuni. À moins de deux jours de Séfoula, ils tombèrent malades. Je crus d’abord que c’était simplement une attaque de fièvre. C’était de fait, dans le cas de M. Dardier, une insolation, assez légère en elle-même, mais qui provoqua chez lui d’autres désordres. Ma.femme, avertie à temps, envoya le tombereau pour la dernière étape. Ge fut la plus triste partie du trajet. Les ehl'ants de l’école, sous la conduite d’Aaron, vinrent à notre rencontre en chantant des cantiques. Je mis pied à terre pour serrer laf main à nos chers élèves. Cette simple réception au pays dés ba-Rotsi m’émut, moi ; mais nos malades la remarquèrent à peine. M. Goy triompha vite de ce premier tribut payé à l’insalubrité du climat et reprit son énergie et son entrain, mais pas M. Dardier. Après , avoir été sérieusement malade, il paraissait en pleine convalescence, quand certains symptômes sont venus l’alarmer. Maintenant, il nous quitte ét retourne à Séchéké, en partie pour un événement de famille qu’attendent les amis Jalla, mais surtout pour sa santé. Reviendra-t-il jamais à Séfoula? Notre tristesse et notre désappointement sont grands; ils sont en proportion de l’immense joie que l’arrivée de ce renfort nous avait donnée ét des espérances que nous avions conçues ! • La question de l’évangélisation est une question difficile à résoudre d’une manière satisfaisante. Quelle méthode nous faudra-t-il inventer ? 11 est évident que celle du Lessouto ne peut pas s’appliquer ici. Là, on se met en selle, on galope si l’on veut; on visite un, deux, trois villages, selon le temps dont on dispose, ou bien l’on fait une battue en règle de plusieurs jours. C’est magnifique! Ici, c’est différent. Les villages, parsemés sur les ondulations de la plaine ou au milieu des marais que l’on cultive, :sont tous d’un accès difficile. On ne peut les aborder ni en canots, parce qu’il n’y a pas assez d’eau, ni à pied à-cause des tourbières, à moins de se débarrasser de ses vêtements, ce qui n’est pas toujours pratique. Je chevauche généralement au bord de la plaine ; j’appelle'les chefs des hameaux ou les personnes que je connais, et beaucoup accoürent avec empressement. Mais ce n’est pas toujours une visite à domicile et je n’atteins pas tout le monde que je voudrais. L’autre jour, je voulais, pour la cinquième fois, tenter de visiter le village de Namboata, que nous voyons à cinq kilomètres d’ici. J’avais pris més mesures, fait venir un homme de mes amis et son fils pour me servir de guides. Tout alla bien jusqu’aux trois quarts de la route. Là, je me trouve bientôt engagé dans un « i E H A U M Z A M B È Z E .
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