TROISIÈME PARTIE LÀ MISSION A SÉFOULA XXXII Isolement et souris.— Travaux matériels. — L’école. — Ce que sont les Zambériens. — Arrivée ( renforts. g.Maladie de M. Dardier. — L’évangélisation. — Un deuil. Séfoula, novembre 1887. Une occasion en perspective pour la poste, c’est la porte de notre prison qui s entrouvre. La pensée engourdie déploie alors ses ailes et s’échappe. Elle s envole au grand air, vers les pays de la lumière, et la voilà qui se meut dans le vaste monde des vivants. La plume, elle, est plus lourde et plus lente. Elle a a compter avec toutes sortes de circonstances qui la gênent dans ses mouvements et qui glacent son ardeur. Oh 1 comme on la jetterait de côté si on avait encore à son service le téléphone des communications personnelles ! Et cependant, 0’est une loi du monde moral : pour recevoir il faut aussi donner. Eh bien. a défaut d’argent, donnons de notre cuivre, et vous, amis privilégiés, vous nous rendrez l’or de vos sympathies et de votre affection. La conclusion de tout cela, c’est que notre isolement, sans la moindre lueur d’une jouissance sociale, est une rude épreuve. Nous étouffons dans cette atmosphère de corruption, et nous courons le terrible danger de nous rouiller et de nous figer. Aucun mouvement inteUectuel et moral ne nous soutient et ne nous élève; tout notre entourage nous tire en bas, et hélas! quand nous sommes dans la poussière, même alors nous sommes encore bien au-dessus du niveau des tenèbres et de la fange qui nous environnent. Les occupations matérielles et les soucis qui nous écrasent et nous absorbent, sont une lourde croix que nous tramons souvent de mauvaise grâce. Le missionnaire, que malheureusement sa position met en évidence et que votre
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