de le dire et ils s’en retourneront chez eux. Parlez franchement, vous en avez’ 1 occasion. Ne dites pas que le roi vous impose une chose que vous n aimez pas. Parlez ! » Le silence ne dura que quelques minutes; mais ces minutes me parurent des heures. Se pourrait-il que nous fussions tombés dans un piège comme les jésuites ? Pourquoi remettre notre acceptation même en question? Et si on allait publiquement déclarer qu’on ne veut pas de nous ?... L’attente ne fut pas longue, heureusement. Le premier orateur s’indigna qu’on doutât des bonnes dispositions de la tribu. « Gambella, disait-il, tes insinuations sont unie insulte à nous et au roi. Quand nous a-t-il jamais donné quelque chose de mauvais? S’il a cherché un morouti, n’est-ce pas parce qu’il sait que c’est une chose bonne ? N’entendons-nous pas dire que toutes les nations noires ont leurs missionnaires pour enseigner aux jeunes gens et à ceux qui gouvernent la sagesse des blancs? Et vous voudriez que nous, ba- Rotsi, nous restions dans un trou ténébreux ? Vous ne le pensez pas. Remercions plutôt Robosi de nous avoir cherché la lumière. Na ké ithumetsé Mo- nhia. .Moi, je remercie, le roi. » Le ton était donné et plusieurs parlèrent dans le même sens. Nous respirions. ■ Mais quoi? s’écria un petit bout d’homme tout criblé de la petite vérole, vous parlez ainsi? ba-Rotsi, vous êtes des poltrons et des menteurs. Non, vous ne les aimez pas, ces étrangers-là; vous n’aimez pas à les voir dans votre pays, vous avez peur d’eux; mais vous n’avez pas. le courage de le dire à la face du roi. Eh bien, je parlerai, moi. Ces étrangers-là apportent avec eux la malédiction. Né sont-ce pas eux qui ont fait pourrir le soleil (éclipse totale de'soleil) et qui nous désolent par la sécheresse? Laissez, donc mensonges et flatteries, parlez franchement, déclarez que vous ne voulez pas de ces blancs-là, et, sans hésiter, renvoyez-les chez eux. ». §M r * Non’ rePrit un autre, nous ne chasserons pas les missionnaires, ils apportent le lengolo (l’Écriture) et la sagesse, la paix et la prospérité. Je comprends, moi, que nous aurons une mine d’étoffes, et des wagons; mais comment les traîner, puisque nous n’avons pas de boeufs et que le morouti désapprouve notre expédition chez les ma-Choukouloumboué?» ¡jgffiv«: C’est ça, interrompit un nouvel.orateur, l’enseignement, c’est chose qui convient aux femmes et aux enfants (ntho éa malapa) ; les boeufs, c’est l’affaire des hommes, du lékhothla. Laissons donc Litia, le fils de Léwanika, et les garçons de son âge avec le morouti, et nous, allons nous approvisionner de bétail : nos familles meurent de faim. » — « Vous n’y entendez rien, reprit Liomba, un sage qui a vu le monde, pendant un séjour qu’il a fait à Mangouato. Notre expédition chez les ma- Choukouloumboué n’a rien de commun avec la question des barouti. Les SUR LE H A U T - Z A M B È Z E .
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