x v m INTRODUCTION. grande tournée parmi les missions sud-africaines, et Dieu se servit de lui comme d’un instrument et un canal de grandes bénédictions. Son passage au Lessouto fut l’occasion d’un beau réveil; il laissa derrière lui une traînée de feu. Il nous fit du bien aussi à nous, pauvres laboureurs si souvent étouffés par la poussière de nos mottes et de nos guérets, et il nous voua une affection que nous lui rendions bien cordialement. Plus tard, à son initiative, une grande réunion de « consécration » était organisée à King Williams’town. Mabille et moi, poussés par des besoins communs, résolûmes de faire à cheval le voyage de i 4o lieues pour y assister. Nous n’eûmes pas lieu de le regretter. Voici les sujets qui nous absorbèrent pendant trois jours et qui y furent traités avec une spontanéité, une chaleur et une onction qui nous faisaient puissamment sentir la présence de Dieu. I. Christ-Emmanuel : En Lui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité. (Col. 2, 9.) II. Nous, ses disciples : Vous êtes accomplis en lui. (v. 10.) III. Conséquence : consécration entière. Je vous exhorte donc, mes frères, par les compassions de Dieu, que vous offriez vos corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu. (Rom. 12, 1.) Ce fut plus qu’un banquet spirituel, c’était surtout pour nous une révélation. Là, nous avions approché les sommités ensoleillées du Tabor de la vie chrétienne qu’on nous avait toujours représentées-comme inaccessibles, nous avions eu comme une vision du Seigneur. Il nous semblait que nous n’avions jamais encore compris l’A B G du renoncement, et cette pensée nous obsédait. D’un autre côté, nos projets d’extension missionnaire, qui attiraient partout l’attention, excitaient le plus vif intérêt, nous préoccupaient vivement. C’était là le thème de nos entretiens tout en chevauchant au retour avec notre digne ami. Un jour, nous traversions la rivière Key. Cédant spontanément à un besoin irrésistible de nos coeurs, nous mîmes pied à terre, et là, à genoux sous ces arbrisseaux que je vois encore, tous les trois, nous prenant mutuellement à témoins, nous nous consacrâmes tout à nouveau à notre Maître et nous jurâmes fidélité dans la vérité... Moment solennel et inoubliable!... Remontant en selle, le major lançait son chapeau en l’air en s’écriant; « Trois soldats prêts pour la conquête de l’Afrique ! » et donnant de l’éperon, il galopait en avant. Et nous nous disions, Mabille et moi : « Oui, des soldats ! Et avec la grâce de Dieu, nous serons fidèles jusqu’à la mort. » Nous étions sincères. Ce sont là, en ce qui nous concerne, les vraies origines de la mission du Zambèze, comme aussi un nouveau point de départ dans notre vie chrétienne. A notre retour, en automne 1875, l’expédition se préparait. Nous pensions d’abord envoyer seuls nos missionnaires indigènes. Mais ayant appris que le gouvernement du Transvaal, qui en avait eu vent, s’opposait à leur passage, « craignant qu’ils ne suscitassent des troubles à ses frontières », il fut décidé qu’un de nous les conduirait. Mais qui? Mabille demandait instamment qu’on l’envoyât, ce à quoi la conférence ne pouvait consentir, vu l’importance de la position qu’il occupait parmi nous. C’est alors qu’elle accepta les offres d’un jeune missionnaire récemment arrivé, non marié et qui n’avait pas encore été placé. C’était M. Die- lerlen. Ce n’était certes pas le premier venu, et il nous inspirait à tous par ses belles qualités et ses dons la plus grande confiance, que les événements justifièrent pleinement. Le troisième synode général de nos Eglises eut lieu à Léribé du 5 au 11 avril 1876. Soixante-dix-huit délégués, outre les missionnaires eux- mêmes, bien entendu, et les évangélistes, y représentaient les Églises. Des chrétiens en grand nombre y étaient aussi accourus de tous les coins du pays. Il s’y trouvait encore des délégués de la Cafrerie et d’ailleUrs, dont les uns, outre des messages de fraternité et d’encouragement, nous apportaient aussi sous la forme de souscriptions des preuves tangibles de leur intérêt. Les chefs même païens ne purent pas rester indifférents à cette grande manifestation, et les autorités anglaises du pays tinrent aussi à venir nous exprimer leurs bons voeux. C’est sous ces heureux auspices qu’après des réunions chaleureuses et
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