Page 145

27f 90-2

voisin pour faire les arrangements du bivouae. J’étais resté tout seul au milieu de mes épaves. Ge qui se faisait jour dans le tumulte de mes pensées, e,’était une impression très vive de la bonté de Dieu. Sans doute j’aurai à payer, un peu cher, les services des chefs de Séchéké, mais ils nous ont été d’un grand secours, leur conduite nous a fait plaisir. Qu’aurions- nous fait sans eux, à la merci des ma-Ngnété et des ma-Totéla? Qu’aurions nous fait surtout si pareil accident nous fût arrivé dans les marécages du Loànja, de nuit, au milieu de la tsetsé, ma femme avec nous, loin de tout village et de tout secours possible ? L’accident eût pu être dix fois, cent fois pire, et tout à fait irrémédiable. Aussi, je sentis le calme et la reconnaissance jaillir dans mon coeur, et mon âme bénit l’Éternel. Au bivouac, les ba-Rotsi m’avaient, avec. quelques branches et un peu d’herbe, fait un abri contre le vent qui soufflait. Waddell m’ofifrait sa couverture écossaise, que je ne pouvais pas accepter; Middleton me procurait une ou deux couvertures de coton ; Kambourou m’avait trouvé un peu d’herbe pour ma couche. Aaron me donnait son oreiller, et Ngouana-Ngombé, tout malade qu’il était, m’avait fourni le vêtement des pauvres : un feu flamboyant. Ainsi choyé par tout mon monde et exténué dé fatigue, je m’étendis et dormis d’un profond sommeil jusqu’au matin. Il fallut alors recommencer la besogne, porter à bras tous nos bagages sur le plateau, et au milieu d’un concours toujours croissant de curieux, qui ne sont pas plus discrets ni plus honnêtes qu’il ne faut; vider les caisses, étendre robes, vêtements, linge, coupons, vraies loques qui ont déteint les unes sur les autres, objets d’échange, provisions, épiceries, tout cela avarié et déjà en fermentation! Quelle exhibition! C’est alors que je pus.constater l’étendue de nos pertes... De quel prix ne nous: sera-t-il pas désormais, chaque objet qui nous arrivera sain et sauf à la Vallée? C’est au milieu de cette triste lessive que je prêchai l’Evaifgile à un auditoire de deux, cent cinquante personnes. Les hommes m’écoutaient avec attention, mais le caquet des femmes ne se donna pas de répit; leurs oreilles étaient fermées à la prédication. C’est notre friperie qui absorbait leurs-regards et leurs pensées.- Gela me rendit profondément triste. A la rivière Loumbé, u septembre. Le trajet est des plus laborieux; les haches ne se rouillent pas, mais les bras se lassent. Le sable est tel, et les boeufs sont si fatigués, que nous faisons à peine 2 kilomètres à l’heure. L’attelage de Middleton de quatorze est réduit à dix ; nous sommes obligés de laisser son wagon en arrière pour le chercher ensuite, ce qui double,nos étapes. Au lac Kambé, Waddell a abattu une anti SUR LE H A U T - Z A M B E Z E .


27f 90-2
To see the actual publication please follow the link above